Lignes de défense

Avec Orion, l’armée française s’entraîne à un conflit de haute intensité

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Les armées françaises sont-elles prêtes à un conflit majeur de la même intensité que la guerre en Ukraine ou même au Haut-Karabakh qui implique des grandes puissances militaires comme la Turquie ? C'est ce que les armées sont en train de vérifier depuis deux semaines avec l'exercice Orion. Une opération militaire qui implique 30 navires de guerre, 30 avions de chasse et plusieurs milliers de soldats.

Exercice Orion à Castres, le 25 février 2023.
Exercice Orion à Castres, le 25 février 2023. © RFI/Ariane Lavrilleux
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En l'espace de deux heures, près de 600 parachutistes sont largués dans un champ près de Castres. Dans le scénario, ils ne sont pas en France mais dans un pays étranger envahi par une grande puissance, et dans lequel ils doivent intervenir pour repousser cet envahisseur.

Les premiers à tirer sont des soldats français mais qui jouent des ennemis cagoulés, déguisés en miliciens. Les balles sont à blanc. Des blessés sont simulés, pour un maximum de réalisme guerrier : « On considère qu'à partir du moment où on est 50% en zone de regroupement, pour 150 para sur les 300 largués, on est en mesure de continuer la mission. C'est quelque chose qu'on doit tous connaître, de manière à ce que la mission passe d'abord. Et après, on s'occupe évidemment de nos camarades blessés. »

7 000 soldats en exercice

Au même moment, les troupes de la marine nationale débarquent au port de Frontignan. En tout, ce sont 7 000 soldats qui sont envoyés à l'assaut sur deux fronts imaginaires créés pour l'exercice Orion dirigé par le général Frédéric Chiffot : « La particularité c'est que c'est un entrainement combiné, non seulement amphibie mais aussi avec des opérations aéroportées. Ce sont des opérations des forces spéciales, d'infiltration. Donc ça veut dire du renseignement, des actions cyber pour ne pas être découvert. On crée de l'agitation dans d'autres zones pour leur faire croire qu'on va débarquer dans une autre région, et pour donc créer cette surprise ici. La nouveauté de cet entrainement, c'est qu'on met tout le monde ensemble. On a combiné à peu près 40 exercices en même temps. »

Débarquement au port de Frontignan pour l'exercice Orion de l'armée française, le 26 février 2023.
Débarquement au port de Frontignan pour l'exercice Orion de l'armée française, le 26 février 2023. © RFI/Ariane Lavrilleux

Dans la population, ce défilé soudain de blindés et bataillons de soldats suscite autant la curiosité que l'inquiétude : « Nous avons vu des militaires sur la route. Ça fait un petit peu peur avec tout ce qu'on entend, entre l'Ukraine, la Russie. D'un seul coup, on les voit, eux, on se pose beaucoup de questions. C'est bien de les voir faire, voir comment ils vont nous protéger. »

Rassurer la population

Malgré les apparences, l'objectif n'est pas de préparer l'opinion à la guerre, nous assure la secrétaire d'État auprès du ministre des Armées, Patricia Mirallès qui tente de rassurer : « Je ne dirai pas préparer, mais plutôt montrer, rassurer la population en disant que nous avons des capacités. Nous sommes la première armée d'Europe. Déjà depuis 2021, avant même que la guerre [en Ukraine, NDLR] soit déclarée, les armées avaient prévu cet exercice Orion. Si toutefois il devait y avoir une guerre dans dix, quinze ans, nous devons être prêts et donc, nous nous préparons. »

D'autres parachutages et simulations de combat sont prévus jusqu'au 11 mars prochain dans le sud de la France. D'autres auront lieu en avril, cette fois dans l'est de la France.

► À lire aussi : Orion 23: les armées françaises simulent une invasion d'un pays étranger

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