Déploiement de haute intensité pour la frégate «Chevalier Paul» en Méditerranée orientale
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Depuis deux mois, la frégate de défense aérienne (FDA) Chevalier Paul est déployée en Méditerranée orientale dans le cadre du renforcement de la posture défensive et dissuasive de l’Otan sur le flanc est européen. La frégate de la marine nationale suit aussi les déplacements de la flotte russe dans cet environnement ultra-stratégique. Franck Alexandre a pu joindre le commandant du Chevalier Paul pour Lignes de défense.

C’est l’un des navires emblématiques de la Marine nationale. La mission du Chevalier Paul : faire face, grâce à ses puissants radars, à toute menace aérienne. Antony Branchereau est le commandant du Chevalier Paul : « En effet, nos radars permettent de voir bien sûr, au-delà du trait de côte, tout ce qui peut être amené à voler, donc que ce soit des aéronefs syriens, mais également des aéronefs russes, pour la plupart basés à Lattaquié en Syrie. Si vous positionnez le Chevalier Paul au milieu de la Méditerranée orientale, vous obtenez une couverture quasi parfaite de l'ensemble de la zone avec nos radars. »
La communication radio grésille, Antony Branchereau, commandant du Chevalier Paul, est en mer. Ces deux derniers mois, il a mené la frégate dans le canal de Syrie face à la base navale russe de Tartous : « La flotte russe qui est en Méditerranée orientale, ses unités naviguent beaucoup et notamment sont utilisées pour l’escorte de bâtiments civils qui assurent le flux logistique entre la mer Noire et le port de Tartous en Méditerranée. Je rappelle que les bâtiments civils, eux, ne sont pas soumis au blocage des détroits qui ont été décidés par la Turquie dans le cadre de la Convention de Montreux. »
L'œil de la France
Depuis l’agression russe de l’Ukraine en février 2022, la Marine nationale assure un déploiement quasi permanent en Méditerranée orientale. Le Chevalier Paul est l’œil de la France dans cette zone de tension. Aux côtés de navires américains, italiens et grecs, la frégate contribue aussi à renforcer la posture défensive de l’alliance Atlantique. Une présence navale de l’Otan soutenue et qui porte ses fruits, face à une marine de guerre russe traditionnellement très active dans cette partie de la Méditerranée.
« Je ne pourrais pas donner précisément l'identité des bateaux russes que l’on est amené à croiser », souligne le commandant Branchereau, « mais vous avez des corvettes, des frégates modernes, quelques unités sous-marines également et des plus petits moyens qui restent basés à Tartous et qui sortent peu. La marine russe, la marine française et les autres navires de l’Otan naviguent dans un espace assez restreint, la Méditerranée orientale. Dans cet espace, il est fréquent, presque quotidien, que des unités de l'Otan croisent des unités russes. On constate une diminution des moyens russes par rapport à février 2022, peut-être dû à un relatif épuisement. Comme il n’y a plus d’accès à la mer Noire, la marine russe est soutenue par les flottes du nord et les flottes du Pacifique. Ce qui, pour eux, impose également de longs déplacements pour assurer des relèves et des maintenances ».
Après 80 jours de mer, les 215 marins de la frégate s’apprêtent à rejoindre Toulon, le port d’attache du Chevalier Paul.
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