Madagascar: les professionnels de plus en plus nombreux à se tourner vers l'Alliance française

C’est ce dimanche 20 mars que se clôture la semaine de la langue française. Parmi les possibilités offertes aux francophiles, les cours de français proposés par les Alliances françaises de par le monde, parfois depuis 140 ans ! Aujourd’hui, sur la planète, plus d’un demi-million de personnes apprennent la langue de Molière dans l’une de ces 830 associations de droit local que compte le réseau. À Madagascar, à l’Alliance française d’Antananarivo – 3e plus grosse Alliance au monde en nombre d’apprenants –, 1/3 des apprenants sont des adultes, salariés. Par le biais de leur employeur, ils bénéficient de cours de français adaptés à leur champ professionnel. RFI s’est rendue au Pavillon Sainte Fleur, la 2e plus grosse maternité publique de l’île, gérée par l’Ordre de Malte.

Un cours de français à la maternité publique Sainte Fleur, à Antananarivo. Ici, depuis le début de l'année, l'ensemble du personnel peut bénéficier gratuitement de cours dispensés par l'Alliance française. © Sarah Tétaud / RFI

Autour de la table, une dizaine d’employés de la maternité, tous volontaires. Aides-soignantes, lavandières, agents d’entretien ou de sécurité : pendant deux mois et demi, à raison de quatre heures par semaine, ce groupe de débutants apprend les bases du français. Un français entièrement adapté à leurs besoins du quotidien.

Simonette est aide-soignante ; Santatra est à l’accueil.

« Je me suis portée volontaire pour le travail, pour parler avec les patientes, avec le personnel et aussi pour que je puisse aider mes enfants dans leurs études. »

« Je comprends, mais pour parler, c’est plus difficile pour moi. Mon métier c’est... j’accueille tous les patients. Et les étrangers aussi. J’ai besoin de parler en français pour euh... comment on dit déjà ? Pour pouvoir répondre à leurs questions. »

Un atout pour les salariés de la maternité

Pour Éric de la Rochefoucault, le directeur de la maternité, cette formation sur-mesure, proposée à l’ensemble de son personnel, est une valeur ajoutée professionnelle aussi bien que personnelle, dans un pays où le français est la seconde langue officielle.

« La patientèle est majoritairement malgache, donc la langue française n’est pas forcément le sujet. Mais tous les documents administratifs, factures, dossiers médicaux, médicaments, sont en français. Il est donc nécessaire que notre personnel puisse parler un minimum français. Que ce soit les dames de service, les agents de sécurité, les gens qui sont là pour aider les patients, nos chauffeurs... Tous ont besoin de parler un minimum français. C’est vraiment un plus pour mes salariés, de pouvoir mieux échanger avec la direction, et c’est aussi un plus pour la vie de tous les jours. »

Des cours pour enrayer la chute du niveau de français

Les associations et le secteur privé ne sont pas les seuls à faire appel à l’Alliance française d’Antananarivo. Les ministères aussi sont des bénéficiaires réguliers de ces formations. Aux cours adaptés aux besoins spécifiques de chaque administration s’ajoute un autre avantage essentiel, explique Luc Ramiandrisoa, chargé de projet à la direction des ressources humaines du ministère de l’Éducation nationale.

« On a toujours contracté avec l’Alliance française, parce qu’il y a eu des expériences positives et parce qu’ils sont les seuls à proposer une certification reconnue internationalement. Et pour nous fonctionnaires, cette certification entraîne une bonification. Et ça, c’est vraiment une motivation pour les fonctionnaires. »

Une motivation pour tenter d’enrayer la chute du niveau de français des habitants, enregistrée depuis plus de 30 ans. On estime que désormais, moins de 10% de la population le parle et le comprend, quand la plupart des documents officiels sont encore rédigés en français.