Cela fait depuis décembre 2020 que la ligne de chemin de fer qui relie Lagos à la ville étudiante d’Ibadan, située à 130 km de la capitale économique nigériane, est entrée en service. Ce train ultra moderne de fabrication chinoise devrait desservir à terme 10 arrêts entre les deux villes. Cinq sont déjà en service et ce moyen de transport est de plus en plus populaire.
De notre correspondante à Lagos,
Des femmes prennent des selfies en riant devant la gare Mobolaji Johnson à Lagos. L’immense bâtiment aux courbes modernes est une attraction en soi. Après une courte attente dans un grand hall, les passagers prennent place à bord du train flambant neuf qui relie Lagos à Ibadan.
Le Nigérian Tedu est installé à côté de sa femme d’origine ukrainienne et de sa petite fille. « Ma fille adore le train donc nous sommes ici pour vivre une aventure. C’est la première fois que je prends le train au Nigeria. Quand je suis entré dans le bâtiment, j’ai dit à ma femme “Wahou, regarde, on se croirait en Europe !” Enfin, c’est même plus récent encore. L’infrastructure est impressionnante », s’exclame Tedu.
« C’est plus facile »
Deux heures et demie pour parcourir moins de 150 km sous la climatisation glaciale, cela peut sembler assez long, mais le trajet par la route est imprévisible, voire dangereux. Effrayé par les bouchons interminables, les accidents et de potentiels kidnappings, Kayode a définitivement adopté ce moyen de transport.
« Oui, c’est pratique et puis c’est surtout plus sûr. Pas d’excès de vitesse, je ne suis pas au bord de la nausée tout le trajet et bien sûr il n’y a pas de bouchons. Donc, c’est plus facile. Et puis il n’y a pas de barrages, d’attaques, ce genre de chose. Je suis plus détendu. Tout le monde semble heureux ici », constate Kayode.
Un transport rentable pour les jeunes
Le prix des tickets reste aussi relativement abordable – entre 5 euros pour la seconde classe et 10 euros pour la première. Tobi est monté à la station qui dessert la ville d’Abeokuta. Étudiant et réalisateur à Ibadan, il admet que le train facilite son travail.
« Avant, ça revenait plus cher, car il fallait prévoir deux jours sur place. Maintenant c’est possible d’être à Yaba à 10h30, de passer la journée à Lagos, et revenir le même jour. Donc oui, c’est sûr que c’est beaucoup plus rentable pour les jeunes créatifs et les jeunes entrepreneurs. À Ibadan, la ville change. La population a pas mal augmenté depuis un an ou deux et on voit que même le prix des loyers est plus élevé. En connectant Ibadan à Lagos, le train a aussi poussé certaines personnes à déménager de Lagos à Ibadan. »
La voie ferrée qui relie Lagos à Ibadan n’est que la première étape d’un projet de revitalisation plus vaste, qui doit amener le train jusqu’à la ville de Kano, au nord du Nigeria.
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