Ouganda: la difficile question des enterrements en période Ebola
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Le président Yoweri Museveni a annoncé samedi un semi-confinement des districts de Mubende et Kassanda, épicentres de l’épidémie d’Ebola en Ouganda. Mais face au virus de fièvre hémorragique, l’une des questions les plus sensibles reste l’acceptation des enterrements sécurisés pour éviter toute propagation. Reportage quelques jours avant les restrictions de déplacements avec l’équipe de la Croix-Rouge ougandaise dans le district de Mubende.

Masque sur le visage, Hamza Mulyazzawo s’adresse à une foule d’une centaine de personnes, réunie pour l’enterrement d’un homme de 35 ans, décédé dans la matinée à l’hôpital de Mubende. Avant de commencer toute opération, le volontaire de la Croix-Rouge doit répondre aux nombreuses questions de l’assemblée sur le virus. « Certaines questions portaient sur la façon dont le virus se propage. Parce qu’il y a une confusion entre le Covid-19 et Ebola, ils ne connaissaient pas la différence entre les deux ou ce qui arrive aux contacts du défunt, explique Hamza Mulyazzawo. Donc je leur ai répondu que des symptômes peuvent apparaître entre deux et vingt-et-un jours. Et avant les symptômes, on n’est pas contagieux. »
À quelques mètres de la réunion, les autres volontaires se préparent avec minutie, vêtus de combinaisons jaunes intégrales et tabliers rouges, gants, bottes en caoutchouc et lunettes de protection. Pendant ce temps, Hamza détaille à la foule les différentes étapes de l’enterrement. « On met au minimum deux sacs mortuaires. Et on désinfecte le sac, pas le corps, pour respecter la dignité du défunt. Puis on place le sac mortuaire dans le cercueil. Tout est désinfecté, hormis le corps, mais il est à l’intérieur. C’est sécurisé pour nous et pour toute la famille. »
Des enterrements dignes et sécurisés
Une fois l’accord de la famille obtenue, les volontaires placent le sac mortuaire dans un cercueil en bois, avant de le déposer dans la tombe, creusée à l’arrière de la maison familiale. Après une dernière prière, le cercueil est mis en terre par les membres de la communauté.
Le Dr Joseph Kasumba, responsable de la Croix-Rouge pour les enterrements des morts des suites de la maladie à virus Ebola : « La Croix-Rouge a onze équipes d’enterrements dignes et sécurisés dans tout le pays. La prochaine étape est de les activer et de les préparer à être déployées dès que ce sera nécessaire. Parce que quand on regarde la nature et la dynamique de l’épidémie, les cas contacts vont déjà aussi loin que Kampala, Luweero. Si le pire arrive, ces équipes doivent être prêtes à répondre. »
À Mubende, la Croix-Rouge prend en charge l’enterrement d’un cas d'Ebola confirmé ou suspect presque tous les jours. Dix-huit nouveaux volontaires originaires de la région sont actuellement en formation pour remplacer l’équipe venue de Kampala, en première ligne depuis le début de l’épidémie.
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