Reportage Afrique

Rwanda: la technologie pour adapter les pratiques agricoles face aux sécheresses

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Face au problème de l’irrigation, certaines entreprises tentent de trouver des solutions pour les coopératives fermières afin d’optimiser les rendements agricoles et résister aux périodes de sécheresse, plus violentes à l’est du Rwanda. À Kagitumba, à l’extrême nord-est, région frontalière avec la Tanzanie et l’Ouganda, les agriculteurs utilisent désormais leur téléphone pour connaître les besoins en eau de leurs champs.

Un agriculteur irriguant son champ (Image d'illustration).
Un agriculteur irriguant son champ (Image d'illustration). © pixdeluxe / Getty Images
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De notre correspondante à Kigali,                                   

Sur l’une des parcelles de la coopérative, Jean-Marie Birigirimana s’approche d’un des capteurs blancs installés dans le champ, téléphone à la main : « Ici, l’application BazaFarm nous montre que l’humidité est suffisante, la température est aussi suffisante ; donc on n’a aucun problème. Tous les paramètres sont au vert ».

Durant cette saison, seuls quelques plants de légumes sont encore arrosés par des systèmes de pivot central. L’objectif des capteurs : apporter aux plus de 1 000 fermiers de la coopérative les moyens technologiques d’adapter quotidiennement l’irrigation aux besoins du sol afin d’optimiser les récoltes. « Avant qu’on nous amène ces infrastructures, la production de notre coopérative était bassemais ces infrastructures nous ont permis d’augmenter les rendements, explique Jean-Marie Birigirimana. On faisait de l’agriculture traditionnelle, certains amenaient leurs vaches et chèvres dans le champ ; donc on ne connaissait rien de l’agriculture moderne. Mais maintenant, on a tellement augmenté la production qu’un agriculteur peut récolter entre 7 et 8 tonnes de maïs par hectare », se réjouit Jean-Marie Birigirimana.

Un programme créé en 2020

Le programme a été installé en 2020 dans cette coopérative de l’extrême nord-est du pays, l’une des régions les plus affectées par la sécheresse au Rwanda. Wilson Ndayisaba, directeur technique de l’entreprise STES, à l’origine du projet. « Les fermiers peuvent visualiser les données sur l’interface destinée aux utilisateurs de notre application. De cette façon, ils peuvent voir quand irriguer et en quelle quantité. Nous avons formé environ 115 de ces fermiers sur comment utiliser l’application. Tous ne sont pas formés, on a surtout formé ceux qui ont des responsabilités dans le groupe ».

Pour l’instant, seules deux coopératives bénéficient du programme dans le pays, mais l’entreprise espère étendre leur nombre dans les prochaines années. Au Rwanda, seuls 9,2% des foyers utilisent une forme d’irrigation pour l’agriculture.

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