Congo: le réseau routier de Pointe-Noire ne cesse de se dégrader
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Pointe-Noire a beau être la capitale économique du Congo-Brazzaville où coule l’or noir, mais son réseau routier, lui, a pris un coup de vieux dans plusieurs quartiers. Il ne cesse aussi de se dégrader au grand dam des usagers et des automobilistes qui demandent sa réhabilitation. Les autorités promettent de s’y atteler en cette période marquée notamment par l’absence de pluies.

De notre envoyé spécial à Pointe-Noire,
Nous sommes juste en face de la paroisse Saint-François d’Assise de Tié-Tié, le troisième arrondissement de Pointe-Noire. Sur la terrasse d’un minibar, Alain est sur le point de finir une bouteille de bière de 50 centilitres.
Ce chef de famille de 66 ans vit en France depuis quatre décennies. Il est revenu passer ses vacances à Pointe-Noire. Il est troublé par l’état des routes. « Vraiment, je suis déçu, parce que 63 ans après l’indépendance, on voit encore de telles choses, c’est vraiment désolant. Surtout pour nous qui vivons à l’étranger, quand on revient, on croit normalement retrouver un pays moderne, mais c’est plus que catastrophique », déplore-t-il.
Le spectre éloigné de « Ponton la Belle »
Plusieurs mètres plus loin, nous retrouvons Eric, un ancien footballeur, reconverti en chauffeur de taxi. À force d’affronter les béants nids de poule, sa voiture a perdu son éclat. Il est dépassé. « Tu ne peux pas rouler à la quatrième vitesse, tu ne peux pas. Devant là-bas, il y a des gros trous. Quand il pleut, c'est vraiment compliqué », décrit-il visiblement en colère.
Germain est un ingénieur et géomètre de formation, mais sans emploi. Il se débrouille à faire du transfert électronique du crédit. Son petit kiosque peint en jaune se tient sur une route bien défoncée.
« La voie est tellement inaccessible, abîmée et dégradée. Il y a de l’argent (dans les caisses de l’État) disponible. Je ne sais pas si nos frères politiciens regardent tous ces paramètres. Auparavant, on disait “Ponton la Belle” [surnom de Pointe-Noire, NDLR], mais aujourd’hui ce n’est plus le cas », dit-il, désabusé.
Une dotation de 1,5 milliard de francs CFA reçue du gouvernement pour les travaux
À la montée du quartier Mongo Kamba, à la sortie nord de la ville, la voie s’est rétrécie, en plus des creux. Géria, 32 ans, habite la zone et lance un appel au secours, notamment à la première maire de cette cité centenaire. « On dit que c’est la maman qui balaie la maison. On veut voir notre maire balayer la ville de Pointe-Noire. Donc, c’est notre souhait aujourd’hui », rappelle-t-elle.
La municipalité affirme avoir reçu du gouvernement une aide financière pour mener les travaux de réaménagement des routes dégradées. Louis Gabriel Missatou est le premier vice-président du Conseil municipal.
« C’est une enveloppe ou allocation spéciale de 1,5 milliard de francs CFA destinés aux travaux. Notre priorité est d’utiliser un levier très important, de bonifier cette somme et de faire des travaux supérieurs au montant qu’on a reçu. Donc, faire des travaux qui vont impacter dans la ville de Pointe-Noire », annonce-t-il.
Le phénomène des nids de poule à Pointe-Noire n’est pas loin de celui de Brazzaville.
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