Reportage Afrique

Ouganda: les films d'arts martiaux de Wakaliwood, un cinéma d'action à budget serré [3/4]

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En Ouganda, ils ont inventé un nouveau style de films d’arts martiaux. Les Ramon Films Productions sont plus connues sous le nom de Wakaliwood, du nom du bidonville de Wakaliga où ils sont situés à Kampala. Lancé en 2005, Wakaliwood, ce sont des films d’action où le kung-fu prend une place de choix. 

Fondateur et réalisateur de Ramon Films Productions, les studios de Wakaliwood, Isaac Nabwana tourne une scène de son prochain film.
Fondateur et réalisateur de Ramon Films Productions, les studios de Wakaliwood, Isaac Nabwana tourne une scène de son prochain film. © Lucie Mouillaud / RFI
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De notre correspondante de retour de Kampala,

Des bandits contre un jeune héros masqué. Devant la caméra, les acteurs échangent quelques coups avant de se lancer dans une course poursuite dans les rues de Wakaliga : « On fait un film d’action, on tourne l’une des scènes qu’on a travaillée, et le film sera bientôt sur le marché », nous confie Ronald Ssebagenyi qui joue l’un des criminels. Acteur des Ramon Films Productions depuis plus de cinq ans et coach sportif de profession, le jeune homme a découvert les arts martiaux à travers les films d’action de Wakaliwood quand il était enfant : « Le kung-fu, à l’origine, c’est de la self-defense, de la discipline, et maintenant, on l’utilise dans les films. Moi, je voulais être une star du cinéma. Et maintenant, je fais aussi des compétitions, c’est très important pour moi. »

La suite de Who killed Captain Alex est en cours de tournage

À la caméra, Isaac Nabwana, fondateur des studios de Wakaliwood, des studios rendus célèbres en 2010 par le succès de Who killed Captain Alex, production au budget minimaliste d’une centaine de dollars mais comptant plus de huit millions de vues sur YouTube. Après une pause durant la longue période de pandémie de coronavirus, le réalisateur a repris les tournages cette année « Je commence avec Clan Leader, que je tourne maintenant. Mais je travaille aussi sur Who Killed Captain Alex 2. J’ai déjà tourné quelques scènes. J’ai l’habitude de tourner deux ou trois films en même temps, pour ne pas être dans la monotonie », précise le réalisateur.

Fausses armes et accessoires faits maisons, longues scènes d’actions explosives et de combats sanglants inspirés des films de Bruce Lee : la recette du succès wakaliwoodien n’a pas changé. L’objectif pour Isaac Nabwana : créer un nouveau genre pour son audience : « Moi et les gens de mon âge, on a grandi avec Schwarzenegger et d’autres. Nous n’avons jamais vu de films ougandais, ou même africains quand on était jeune. C'étaient toujours des films occidentaux. Ce qui m’est venu à l’esprit, c’est, pourquoi ne pourrait-on pas créer une nouvelle scène pour que, quand les enfants grandissent, ils puissent voir des acteurs qui leur ressemblent. »

Dans les studios, les plus jeunes viennent désormais s’initier aux différentes techniques d’arts martiaux, dans l’espoir, eux aussi, de devenir des stars du grand écran ougandais.

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