Les zones humides au Bénin, des alliées contre le changement climatique
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Marais, zones côtières, bords de rivière, lagunes, tourbières… Sur la planète, les zones humides sont souvent méconnues. Pourtant, elles jouent un rôle clé pour lutter contre le réchauffement climatique et ses effets de plus en plus dévastateurs.

Des racines qui sortent de l’eau pour respirer et des feuilles qui recrachent le sel. Les capacités surprenantes du palétuvier noir racontent l’écosystème sans pareil que constituent les mangroves, ces forêts qui poussent dans l’eau saumâtre, à l’interface entre terre et mer.
Depuis 2019 au Bénin, l’ONG CORDE a replanté 200 000 pieds de palétuviers sur les rives de la lagune côtière près de Ouidah.
« La mangrove joue un rôle de frayère. Les poissons viennent déposer leurs œufs au niveau des racines échasses des palétuviers parce que c'est difficile pour les prédateurs d'entrer au niveau de ces racines », explique Ebenezer Houdjinou, coordinateur de l’ONG.

Autre raison pour laquelle l’association et les communautés alentours protègent cette zone humide qu’est la mangrove : elle sert de rempart face aux tempêtes et aux vagues de submersion marine, de plus en plus fréquentes en raison du changement climatique.
Et, bonus, la mangrove stocke le carbone atmosphérique – celui que nous émettons et qui entraine tous ces bouleversements – de manière bien plus efficace que les forêts continentales. « Ça devient un puits de carbone qu'il faut préserver parce que si on le laisse se détruire, c'est tout ce CO2 absorbé qui va remonter dans l'atmosphère », précise Ebenezer Houdjinou.
Maintenir les zones humides est aussi vital en ville, car elles servent d’éponge en cas d’inondations.
Avec Amos Adougbagui et d’autres riverains du marécage de Fifadji à Cotonou, l’association AGIR a réhabilité l’une de ces zones humides au cœur de la capitale économique.
« Sans les zones humides, on est en train d'aller vers une noyade complète. Le refuge naturel de l'eau, ce sont les cours d'eau. À plusieurs endroits dans la ville, le cours d'eau a été entrecoupé par des ponts, par des rails, par des franchissements. C'est là où on parle d'inondations temporaires. C'est le moment de saisir l'importance des zones humides », affirme Alfred Houngnon, chercheur et fondateur de l’association AGIR.
Et si les zones humides ont été préservées et entretenues, quand revient la saison sèche, elles restituent l’eau emmagasinée aux rivières et rafraîchissent la ville.
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