Comores: dans les rues de Moroni, des réparateurs autodidactes sauvent les téléphones
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À Moroni, où les ressources restent limitées, les réparateurs de téléphones ambulants ont su s’imposer. Sans boutique, sans local fixe, ils travaillent en plein air. Armés de patience et d’ingéniosité, ils sont les sauveurs des smartphones en panne. Qui sont-ils ? Comment se forment-ils ? Et comment fonctionnent-ils en réseau pour faire face aux pannes les plus complexes ? Plongée dans cet univers où chaque jour est un nouveau défi.

De notre correspondant à Moroni,
Dans les rues animées de Moroni, ils sont là, installés sous un parasol ou à l’ombre d’un mur, outils en main. Ces techniciens, souvent autodidactes, réparent téléphones et tablettes à ciel ouvert, souvent avec des moyens limités, mais avec une ingéniosité remarquable.
« J’ai appris ce métier en 2009 dans une école technique iranienne, témoigne Illiassa Mohamed Hadji. Après ma formation, je me demandais comment j’allais pouvoir faire pour vivre de ce métier parce que je n’avais pas les moyens de créer une société ou de louer un local. J’ai décidé de m’installer dans la rue, ici, à la capitale. »
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Une coopération entre ces techniciens des rues
Pas de concurrence entre ces réparateurs ambulants, mais plutôt une coopération. En cas de panne difficile, on fait appel aux collègues.
« Quand un téléphone s’éteint tout seul, c’est souvent compliqué. Moi, je regarde des vidéos de techniciens indiens ou pakistanais sur YouTube, explique Bousri Ali Moussa, qui s’inspire d’experts en ligne. Mais ici, dans la rue, on manque beaucoup de matériel. Il y a des outils qu’on aimerait avoir, mais comme on n’a pas de local, on fait avec ce qu’on a. »
Des prix abordables
Les clients, eux, apprécient la transparence et la rapidité de ces réparateurs. Contrairement aux boutiques, ici, tout se fait sous leurs yeux. Et les prix sont abordables.
« Au départ, je n’avais pas prévu de faire ce métier, mais la crise économique m’a poussé à m’y intéresser, confie Ahmed Moindjié, qui a appris le métier sur le tas. J’ai approché une personne qui s’appelle Nico et c’est lui qui m’a appris ce métier. Une journée normale de travail, parfois, je peux gagner 25 000, 50 000 ou 10 000 francs, tout dépend du travail journalier. »
Un métier précaire, mais essentiel, où le bouche-à-oreille est la meilleure publicité. À Moroni, ces réparateurs de fortune s’adaptent aux évolutions technologiques. Tant que les téléphones continueront de tomber en panne, eux auront du travail.
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