Reportage culture

«Guernica» de Pablo Picasso, symbole emblématique de l'horreur de la guerre

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Le tableau Guernica signé du peintre espagnol Pablo Picasso, est l'un des tableaux les plus célèbres du monde. Il raconte un épisode de la guerre civile espagnole devenu le symbole de l’horreur de la guerre en général.

«Guernica», de Picasso, exposé au musée Reina Sofia à Madrid.
«Guernica», de Picasso, exposé au musée Reina Sofia à Madrid. © AFP/Gabriel Bouys
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Guernica est aujourd’hui une paisible ville du Pays basque espagnol, où les touristes se font photographier devant la reproduction de l’œuvre de Picasso qui porte son nom. Le 26 avril1937 en pleine guerre d’Espagne autre ambiance, la ville est dévastée, bombardée par les troupes allemandes nazies et fascistes italiennes sur demande des nationalistes espagnols du général Franco. 

Picasso, exilé en France, n’a guère les moyens d’agir. Le gouvernement républicain lui a passé commande d’une toile qui pourrait figurer au pavillon de la République espagnole à l’exposition internationale de 1937 qui doit bientôt ouvrir à Paris. Les bombardements de Guernica vont lui fournir son sujet. Sa toile monumentale sera une dénonciation engagée, le tableau hurle, les personnages ont presque tous la bouche ouverte et la tête renversée.

« Au centre, au milieu du tableau, il y a ce cheval la gueule ouverte, le bras d’une femme qui sort d’une fenêtre, sa tête qui surgit, au-dessus une ampoule vient la scène qui est entièrement en noir et blanc, et petit à petit on découvre, en bas, le corps d’un homme couché, un taureau, une femme qui tient dans ses bras un enfant mort, une autre qui semble surgir d’une maison en flamme », décrit Johan Popelard, conservateur au Musée national Picasso Paris. « On découvre ainsi à partir du centre les pièces de l’horreur qui se mettent en place. »

Des photographies qui témoignent de la genèse de l'œuvre

Guernica fait 8 mètres sur 3 mètres. Rien de réaliste dans ce tableau, pas de bombes, mais des victimes humaines et animales, surtout des femmes et des enfants, le tout de style cubiste. Une peinture documentée par la compagne de Picasso de l’époque, l’artiste Dora Maar.

« On a une série de photographies tout à fait exceptionnelles de Dora Maar qui était dans l’atelier des Grands-Augustins quand Picasso peignait Guernica et qui nous permettent de voir comment s’est construit couche à couche, le cheminement, les hésitations de Picasso, les différentes trajectoires qui ont permis l’élaboration de ce tableau. Ainsi, on a une série d’images arrêtées qui permettent de suivre du début à la fin l’histoire de la création de Guernica ».

Entre 1937 et 1939, Guernica voyage dans de nombreux pays, acquiert une renommée et une portée politique internationale. La toile est hébergée à New York au Musée d’art moderne (MoMA) et ne rentrera en Espagne qu’en 1981 après la chute du régime franquiste, huit ans après la mort de Picasso.

Aujourd’hui l’œuvre ne voyage plus. Pour l’admirer en vrai, il faut se rendre au Musée national Reina Sofia à Madrid.

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