«Le Forum en folie» de Stephen Sondheim, un classique de Broadway pour la réouverture du Lido 2 Paris
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Une comédie musicale sur un esclave romain en quête de liberté, quoi de mieux pour rouvrir l'un des haut-lieux des nuits parisiennes, rebaptisé Lido 2 ? Somptueusement retapissé après neuf mois de travaux, l'ancien cabaret des Champs-Élysées a rangé les revues à plumes au placard et accueille désormais des spectacles musicaux. En commençant par ce classique de Broadway : « A Funny Thing Happened on the Way to the Forum », « Le Forum en folie » en français, première composition à succès du parolier Stephen Sondheim de West Side Story de 1962, jusqu'à présent jamais montrée en France.
Habillage doré et luminaires en cristaux, l'ancien Lido fait peau neuve tout en gardant son côté strass et swing sous sa nouvelle enseigne Lido 2 dirigée par Jean-Luc Choplin, grand défenseur de la comédie musicale américaine. « Le Forum en folie » est la sixième de Stephen Sondheim que l'ex-patron du Châtelet remet au goût du jour.
« Je voulais quelque chose qui soit à la fois sophistiqué et populaire, qui soit joyeux. C’est inspiré de Plaute, donc des comédies qui étaient jouées à Rome dans les années 200 avant Jésus-Christ, même des comédies jouées en Grèce. Plaute a complètement inspiré Molière. Donc, on est dans une culture méditerranéenne, dans un hommage à Stephen Sondheim et c’était l’occasion d’avoir quelque chose d’assez léger, même s’il y a des tas de petits messages qui passent, pour bien montrer qu’on est dans un cabaret. »
Stephen Sondheim n'a que 27 ans lorsqu'il se lance dans ce qui deviendra, au bout de cinq ans et onze livrets, son plus grand succès à Broadway : huit nominations aux Tony Awards dont six récompenses, rappelle le chef d'orchestre britannique Gareth Valentine, qui dirige une quinzaine de musiciens en toge.
« Stephen Sondheim, fort de son succès dans "West Side Story", se fait pour la première fois les dents en tant que compositeur et parolier. Il compose même à la manière de Bernstein. Et bien que sa musique soit ancrée dans l'âge d'or des chansons traditionnelles, les harmonies et rythmes sont beaucoup plus audacieux – même les blagues sont meilleures – parce qu'il a eu une formation très classique. Les chansons sont donc extrêmement bien structurées et les paroles inégalées dans leur genre. »
Des personnages haut en couleur
Inégalés restent également les personnages de cette comédie musicale : un esclave fainéant, une fille vendue, des enfants enlevés par des pirates, des eunuques et des prostituées. Entre quiproquos et chassés-croisés, ils sont menés tambour battant par le metteur en scène irlandais Cal McCrystal. Il tente de rester fidèle à l'esprit de cette œuvre d'une immoralité joyeuse tout en l'ajustant à l'époque actuelle : « Il s'agit d'une sexe-comédie et les femmes n'y sont pas toujours bien traitées. Cette production leur donne donc plus de pouvoir et de force, de sorte qu'elles sont égales aux hommes, voire plus drôles que ces derniers dans certains cas ».
Truffé de trouvailles et agrémenté d'une tortue à roulettes, d'un ballet aquatique et d'une contorsionniste éthiopienne du Cirque du Soleil, ce « Forum en folie » dégage une énergie contagieuse rare grâce à ses artistes attachants et une musique euphorisante.
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