La carte postale du Tour: embarquez avec les aiguilleurs du Tour
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Forces de l’ordre, médecins, travailleurs saisonniers, le Tour de France mobilise des milliers de personnes. Reportage avec la « brigade d’avant course du Tour », des agents départementaux qui tout au long des trois semaines de course apposent les panneaux de signalisation sur le parcours pour indiquer les points dangereux.
De notre envoyé spécial à Carcassonne,
Il est 7h du matin et trois fourgons jaune fluo cheminent sur l’étape du jour. « Voilà on arrive au kilomètre zéro de l’étape, les deux flèches sont là les gars ». Précis et directif dans son talkie-walkie, Loan, agent départemental dans les Hautes-Alpes l’année, travaille sur le Tour depuis plusieurs étés. Avec ses collègues des départements, il ouvre la route… Et il ouvre aussi les portes de la camionnette. Ces six hommes le feront 118 fois ce jour-là sur l’étape entre Morzine et Megève.
Leur mission : repérer et indiquer tous les obstacles sur la route empruntée par les coureurs. « On a des giratoires, des rétrécissements, des dos d’âne qu’il faut indiquer », explique Jean-Pascal Bourmaud, agent départemental des Hautes-Pyrénées. « On aide les coureurs à se repérer sur la route. S’ils arrivent sur un giratoire, on va leur indiquer s’ils doivent passer à droite ou à gauche. Cela sert aussi pour la caravane du Tour, on fait le travail en amont pour tous les suiveurs » précise-t-il.
Leur étape à eux est au moins aussi longue que celle des coureurs. À chaque « point dangereux », serrer le frein à main, prendre la pancarte dans le fourgon et l’apposer sur ce qui est poteau ou un panneau de circulation. « Il faut vraiment anticiper et bien analyser le lieu pour que la pancarte soit visible », ajoute Loan.
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Le plaisir de parcourir les 3 349 kilomètres avant les coureurs
C’est un travail usant… surtout avec les fortes chaleurs qui sévissent sur les routes du Tour. « C’est une découverte pour moi », raconte Éric de Charente-Maritime. « On a une certaine responsabilité, alors on ne doit pas se tromper, c’est assez prenant et physique. Mais ça j’aime bien ». Ne pas se tromper, dit Éric… Bon, ils ont avoué : c’est arrivé il y a quelques jours.
Une petite erreur d’aiguillage sans conséquence. « C'est vrai qu'on plaisante tout le temps en roulant et, ce jour-là, on a oublié de tourner à gauche », sourit Jean-Pascal Bourmaud. « Les deux premiers fourgons ont tiré tout droit, le troisième était encore loin derrière, donc, il ne nous a pas vus et on a continué à baliser tout ce qu'on voyait sur le bord de la route sur dix kilomètres. À un moment, on s’est rendu compte, on s'était trompé de route. Donc, demi-tour et il a fallu tout enlever. »
Cette joyeuse petite bande se délecte chaque jour des paysages. Ce qui leur plaît aussi, c'est de parcourir les 3 349 kilomètres du Tour avant les coureurs… et de repérer les difficultés. « Ça va être dur aujourd’hui. Là, on voit qu’ils vont attaquer une côte, et après ça remonte encore. Là, ils vont se faire une journée où les mollets vont chauffer. Ils vont bien s'amuser à tirer du braquet. Ça va être une belle course encore aujourd'hui », précise Bernard, un autre agent. Une course, qu’en tant que fans de vélo, ils regarderont une fois leur devoir accompli.
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