Reportage France

L'observation des oiseaux, une science participative en développement actif

Publié le :

L'observation des oiseaux est une activité de passionnés qui peuvent passer des heures à évaluer les populations d'oiseaux. Il y a eu dix fois plus de contributions l'an dernier qu'il y a dix ans. Pour les amateurs qui ne maîtrisent pas encore l'exercice, les promenades en compagnie d'un ornithologue sont un moyen de s'initier à l'observation.

Laurent Legrand, ornithologue, en observation de la population d'oiseaux.
Laurent Legrand, ornithologue, en observation de la population d'oiseaux. © Frédérique Genot / RFI
Publicité

La marée est haute en ce début d'après-midi, à La Hougue, dans le nord-est du Cotentin, en Normandie. Une quinzaine de personnes écoutent l'ornithologue Laurent Legrand, qui constate l'intérêt grandissant pour ce type de sortie dans la nature. « Il y a une conscience, à l'après-confinement. Les gens ont pris conscience qu'ils pouvaient entendre et observer les oiseaux », explique Laurent Legrand.

Il n'y a pas d'âge pour observer les oiseaux. Louise aime particulièrement les bernaches, une petite oie à peine plus grande qu'un canard. « J'aime bien ces oiseaux-là et parce qu'ils sont jolis », dit la fillette. La mère de Louise, Céline, observe déjà régulièrement les oiseaux. Mais ce n'est pas aussi précis qu'avec un guide à l'œil exercé. « C'est quand même plus sympa quand il y a un ornithologue parce qu'on apprend plus de choses. Tout à l'heure, j'ai cru voir un grèbe castagneux et c'était un grèbe esclavon, madame. Ça change tout », souligne-t-elle.

Laurent Legrand rectifie certaines idées reçues : les populations de goéland argenté diminuent, mais le grand cormoran se porte bien. Quant à la grippe aviaire, elle a été terrible ces trois derniers mois pour les fous de Bassan, un oiseau marin emblématique. « Ça a décimé les populations sur la nidification, donc, ça a été très facile à voir dans la mesure où c'est un oiseau qui est colonial, donc qui niche en gros groupes. On a pu voir sur cette île où il y a une colonie de 26 000 couples. Et sur la colonie de 26 000 couples, les trois quarts des oiseaux sont morts en l'espace de 3 mois », constate l'ornithologue.

Les effets du changement climatique constatés

Venue avec son grand-père, Gaïd sait qu'elle aura des tas de choses à raconter à sa maman, qui aime beaucoup les oiseaux. « C'était bien parce qu'on avait l'occasion de marcher, sortir... Un peu comme une aventure quoi. Dans l'appareil du monsieur, ça grossissait bien, alors on pouvait voir tous les détails du plumage des oiseaux », explique la jeune fille.

Ornithologue depuis une quarantaine d'années, Laurent Legrand constate très nettement les effets du changement climatique. « On n'a pas vu une seule linotte et on n'a pas vu, par exemple, aucun bruant », dit le passionné d'oiseaux. « Le bruant des neiges et le bruant lapon, qui sont deux espèces, il y a encore 40 ans, ou même 30 ans, qu'on voyait à chaque sortie. Et aujourd'hui, c'est devenu des raretés, c'est des oiseaux qui ne descendent plus parce qu'il fait déjà bien trop doux dans les pays encore nordiques. Et donc, c'est un oiseau qui ne migre plus. »

L'évaluation des populations d'oiseaux est un indicateur scientifique de l'état de la biodiversité.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Voir les autres épisodes