En 2022, 43 202 disparitions de mineurs ont été signalées en France aux policiers et gendarmes, selon le ministère de l'Intérieur : un enfant signalé disparu toutes les 12 minutes. À l’occasion de la Journée internationale des enfants disparus, les 116 000 Enfants Disparus, numéro d’urgence géré par la fondation Droit d’Enfance, publie son premier rapport. On distingue trois catégories de disparitions de mineurs : les fugues, les enlèvements parentaux et les disparations inquiétantes. 95 % de ces signalements concernent des fugues.

Sur la photo, une adolescente aux yeux verts et cheveux roux en grosses boucles, elle sourit. Le portrait est sous-titré Charlotte, âgée de 16 ans, disparue le 9 mai 2023. C'est un avis de recherche posté sur le site du numéro d'urgence 116 000 Enfants Disparus.
On compte un peu plus de 43 000 signalements de disparitions de mineurs en 2022. Julien Landureau, responsable plaidoyer, distingue les fugues des enlèvements ou des disparitions inquiétantes : « On a toujours tendance à penser à l'acte criminel, à l'enlèvement, à l'alerte enlèvement. Or, ce sont des cas qui sont extrêmement spécifiques. Une alerte enlèvement, pour être déclenchée, doit répondre vraiment à un nombre de critères très stricts, tandis que nous allons diffuser des avis de recherche sur le site internet du 116 000. C'est à la demande des parents et uniquement avec l'autorisation des forces de police et de gendarmerie. »
Les fugues largement majoritaires
95% des signalements de disparition de mineurs sont des fugues. La mission du 116 000 Enfants Disparus est précise, il s'agit d'écouter les parents inquiets et de leur venir en aide grâce à l'intervention de psychologues, juriste ou éducateurs.
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Casque et micro, Suzanne Caton recueille tous les indices qui vont lui permettre d'estimer la gravité de la situation. Les jeunes filles fugueuses sont plus vulnérables, car il y a la crainte d'agression sexuelle, la jeune juriste évoque ce cas précis : « On oriente les parents vers un dépôt de plainte contre X si on n'identifie pas la personne, si par exemple une fille est hébergée chez des gens et qu'on suspecte un risque d'exploitation sexuelle. On encourage à engager des poursuites pénales. »
« Une fugue, c'est quelque chose de grave »
Les fugueurs sont de plus en plus jeunes. Le motif de la fugue qui revient le plus, c'est le conflit avec les parents, la moitié d'entre eux ont déjà fugué une première fois. « Une fugue n'est jamais anodine. Une fugue est toujours un espace de mise en danger pour l'enfant dans lequel il s'expose à tout type de risque, que ce soit évidemment des violences physiques, mais aussi des problèmes d'addiction. Une fugue, c’est quelque chose de grave qui veut dire beaucoup de choses aussi, elle n'intervient pas sur un coup de tête, elle est souvent motivée par des raisons beaucoup plus profondes chez l'enfant. C'est quelque chose qui est vraiment important pour nous et sur lequel on souhaite insister. » explique Julien Landureau.
Le suivi ne s'arrête pas à la disparition, les équipes du 116 000 accompagnent les parents également au moment du retour de l'enfant pour identifier les causes de la fugue et éviter qu'elle ne se reproduise.
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