Reportage France

À l'Armada de Rouen, on voyage et remonte le temps avec les plus grands voiliers du monde

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Du 8 au 18 juin se tient l’Armada de Rouen, le plus grand rassemblement de voiliers au monde, dans la capitale normande. Une quarantaine de bateaux, venus des quatre coins de la planète, a fait escale dans le port de la ville, le long de bords de Seine. Les visiteurs et touristes peuvent les visiter gratuitement. Un spectacle grandiose pour découvrir des navires d’exception et une invitation au voyage à quai, mais aussi dans le temps.

Une famille se prend en photo avec les marins du «Cuauhtémoc», un voilier mexicain.
Une famille se prend en photo avec les marins du «Cuauhtémoc», un voilier mexicain. © Baptiste Coulon / RFI
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Il trône fièrement au pied du pont Flaubert à Rouen, en bord de Seine. Reconnaissable avec sa coque bleue marine et blanche, Le Belem est un habitué des Armadas. Ce voilier français, un trois mats, est le plus vieux d’Europe, puisque sa mise à l’eau remonte à 1896. Un morceau d’histoire que découvrent les visiteurs du jour : « Donc là, on est sur le pont principal. Il y a 16 marins professionnels de la marine marchande et il peut accueilli jusqu’à 48 stagiaires. Après, on voit les voiles, donc en tout, il y en a 22 voiles pour une voilure de 1 200 mètres carrés, donc ce n’est pas mal ! », déroule Amélie, stagiaire sur Le Belem.

Ce navire-école est l’un des plus attendus à chaque édition de l’Armada de Rouen, puisqu’il conserve une attache très fort avec le public : « C’est un peu le bateau de tous les Français, il embarque chaque année 1 200 personnes. C’est le seul trois mats en France de cette envergure qui permet à tous les Français à partir de 14 ans sachant nager de pouvoir embarquer avec nous », explique Aymeric Gibet, le capitaine du Belem. N’importe qui peut donc monter à bord le temps d’une mission de quelques jours à quelques semaines pour participer aux tâches qui incombent à l’entretien du navire et se familiariser avec l’environnement marin.

Remonter le temps

Avec plus de 40 bateaux amarrés sur les quais de Rouen et venus des quatre coins du globe, l’Armada est une invitation au voyage. Alors, direction l’Espagne du XVIe siècle avec El Galéon, la réplique d’un galion espagnol, imposant avec sa coque en bois massive. Son look de bateau pirate ne laisse pas indifférente Pascaline, une amoureuse de la mer, originaire du sud de la France et qui possède d’ailleurs son propre petit voilier : « C’est un coup de foudre, surtout pour les vieux gréements comme celui-ci. On a vraiment envie de visiter. Parce que c’est un vieux galion espagnol et il nous a fait rêver dans notre enfance. Alors bien sûr ça fait rêver, et on voyage ! »

Nous embarquons à bord d’El Galéon avec Alvaro, marin sur ce navire depuis huit ans. Il nous emmène à l’arrière du navire, dans la salle de commandement, où les murs sont tapissés de vieilles cartes maritimes : « C’est ici que les amiraux se réunissaient pour définir les routes à prendre et toutes les décisions stratégiques du navire, explique-t-il. Le Galéon était un navire de marchandise. Il transportait des épices depuis les Philippines jusqu’à l’Espagne. Les gens qui le visitent font un bon dans le passé. À l’époque, les marins n’avaient pas de prévisions météo, de radar et de technologie. Les visiteurs se rendent comptent à quel point la vie était dure à bord. »

« Ce bateau est d’une beauté magnifique ! »

Une musique mexicaine s’échappe d’un autre navire, Le Cuauhtémoc, un immense voilier mexicain, qui tire son nom du dernier empereur aztèque. C’est la star de l’Armada, présent à la plupart des éditions. Même à quai et les voiles pliées, ce géant des mers à la coque blanche et immaculée, reste un spectacle. C’est « le coup de cœur » de Françoise, qui en est à sa deuxième Armada : « Ce bateau a une prestance, il est d’une beauté magnifique ! C’est quand même du beau gamin qu’ils mettent dessus, ils ne sont pas fous ! Ils sont sympas ! », s’esclaffe-t-elle, accompagnant son rire d’un clin d’œil. Mais ce qu’elle attend surtout, c’est la grande parade : le départ des bateaux, qui un par un, descendent la Seine, acclamés par le public et rejoignent le large : « C’est à voir ! Celui qui ne l’a pas vu doit le faire ! C’est le moment pour leur dire au revoir et merci d’être venu ! » L’Armada de Rouen reviendra dans quatre ou cinq ans.

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