Législatives: dans les Yvelines, le RN (allié avec LR) rêve de surfer sur la vague des européennes
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Après la dissolution de l'Assemblée nationale prononcée le 9 juin par Emmanuel Macron, le paysage politique français a brutalement muté : les gauches ont scellé une alliance en un temps record, une partie des Républicains a conclu un pacte inédit avec le Rassemblement national et le camp présidentiel se retrouve gravement affaibli en vue des législatives anticipées de dimanche 30 juin. Dans la 7ᵉ circonscription des Yvelines s’affrontent une ancienne ministre démonétisée par le rejet d’Emmanuel Macron, un macroniste investi par le Nouveau Front populaire et une candidate RN-LR qui espère surfer sur la vague des européennes.
D’habitude si tranquille, l’ambiance sur le marché de cette 7ᵉ circonscription des Yvelines est lourde. Entre sympathisants du Rassemblement national et du Nouveau Front populaire, les échanges sont vifs, ce qui n'est pas surprenant : la campagne très courte échauffe les esprits et rebat les cartes.
Le RN, arrivé en tête dans cette circonscription aux européennes, croit pouvoir remporter l'élection pour la première fois de l’Histoire. Leur candidate, la cuisinière guadeloupéenne Babette de Rozières, est optimiste. Également soutenue par Éric Ciotti, le président des LR, elle affirme : « Je pense que ça sent bon... En tant que cuisinière, je peux vous le dire, je connais les bonnes odeurs ! » Elle rit. « Il est passé où Macron, il se cache ? On ne va quand même pas laisser le front de gauche nous bouffer ! Moi, je rêve d'être au deuxième tour contre le Front populaire. »
Si son rêve se réalise, ce sera un duel face à un candidat inattendu, un ancien ministre d'Emmanuel Macron passé à gauche pour les législatives, Aurélien Rousseau : « Moi, je sais sur quoi je suis engagé, sur dix points du Nouveau Front populaire. Et le premier de ces points, c'est de faire barrage au Rassemblement national. »
Son changement de bord lui pose une difficulté : ancien directeur de cabinet d’Élisabeth Borne, il a coécrit avec l’ex-Première ministre la réforme des retraites qu’il promet aujourd’hui d’abroger. Il passe donc son temps à se justifier : « Je n'ai pas de problème à dire qu'une réforme des retraites qui serait remise à plat, retravaillée, est indispensable. »
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La candidate sortante Renaissance en difficulté
La députée sortante et ancienne ministre Nadia Hai, candidate du camp présidentiel, critique son opposant : « [Aurélien Rousseau] est en total décalage avec ce qu'il a offert ces deux dernières années, ce qu'il a porté, ce qu'il a défendu, et cette investiture qu'il a obtenue de cette Nupes 2. »
Mais Nadia Hai a aussi des difficultés. Même après avoir retiré le visage du président de ses tracts, elle est confrontée à la colère des électeurs et certains l'interpellent :« Je pense qu'Emmanuel Macron est responsable de la montée de l'extrême droite en France. »
Et si ce n’est Emmanuel Macron, elle doit expliquer la dissolution : « S'il n'avait pas dissous, on lui aurait dit qu'il n'avait pas écouté les résultats aux [européennes]. »
Ainsi, la 7ᵉ circonscription des Yvelines pourrait bien être le théâtre d’une surprise dimanche soir. Aux dernières européennes, Rassemblement national et partis de gauche ont récolté plus de la moitié des voix. Mais, dans des élections législatives, il y a deux tours : d’abord, on choisit, puis, on élimine. Le suspens reste donc entier.
Les autres candidats pour la circonscription sont :
Ali Kaya pour Lutte ouvrière
Jack Lefebvre pour le Parti des travailleurs
Colette Aubrée pour Reconquête !
Julien Fréjabue pour Les Républicains
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