L’un des grands groupes pharmaceutiques chinois, Sinopharm, a demandé, mercredi 25 novembre, aux autorités du médicament la commercialisation de son vaccin après des essais effectués notamment au Moyen-Orient et en Amérique du Sud. Quatre autres candidats-vaccins chinois sont en phase 3 et déjà administrés depuis cet été à des centaines de milliers de personnes en Chine : soldats, médecins, fonctionnaires et étudiants amenés à se rendre à l’étranger.
De notre correspondant à Pékin,
La chapka et le manteau sombre des hivers pékinois contrastent avec le blanc des bâtiments de cet institut de biologie médicale de la périphérie de Pékin. Le gardien hésite. Grésillement du talkie-walkie, une barrière robotisée ordonne d’avancer aux personnes dûment accréditées. Mais pour nous, il faudra repasser, nous dit un inconnu sorti d’un bureau. Cette scène, nous l’avons vécue plusieurs fois au cours de notre enquête.
Les laboratoires chinois refusent de laisser approcher les vaccinés tant que la campagne de tests n’est pas terminée. Au bout du fil, Zhao (il nous a donné seulement son nom), 29 ans. Il travaille pour une compagnie pétrolière d’État à Shenzhen. « J’ai reçu le vaccin contre le Covid-19 à Pékin au début du mois août. Vingt à trente de mes collègues ont fait pareil », explique-t-il. Puis d’ajouter : « C’est l’entreprise qui nous y a obligés, car nous sommes amenés à nous rendre à l’étranger. Parce que c’est un long trajet depuis le sud de la Chine, nous avons fait deux injections dans la même journée à 30 minutes d’intervalle. »
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Des vaccinations contre le Covid-19 qui entrent dans le cadre de « procédures d’urgence »
Ces vaccinations dans le cadre de procédures dites « d’urgence » et réservées à des personnes amenées à voyager dans les zones infectées sont publiques. Les grands laboratoires chinois ont tous communiqué sur le sujet. « Les Émirats arabes unis et Bahreïn ont commencé à utiliser notre vaccin. Ici, en Chine, les campagnes de vaccination d’urgence remontent au mois de juillet dernier. Plus de 100 000 personnes ont reçu le vaccin dans nos instituts de Pékin et de Wuhan. Aucun effet secondaire sérieux n’a jusqu’à présent été signalé après les injections », déclare Liu Jingzhen, président du groupe Sinopharm lors d’une conférence le 6 novembre 2020.
Pas d’effet secondaire, c’est aussi ce nous a affirmé notre cadre du pétrole. « Moi, personnellement, je n’ai rien senti après l’injection. Le candidat-vaccin était au stade 3, mais depuis l’été dernier mes collègues et moi n’avons pas eu d’effet secondaire », assure-t-il.
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Des essais apparemment concluants, les candidats-vaccins chinois contre le Covid-19 en phase 3 sont fiables à 99%, affirmait récemment le ministre des Finances, Lou Jiwei, après avoir reçu ses deux doses comme d’autres membres du gouvernement chinois. Une employée d’aéroport du Hebei, un médecin de Tangshan et d’autres vaccinés avec qui nous avons pu parler ont préféré rester discrets. « Les laboratoires, disent-ils, nous ont demandé de signer un accord de confidentialité. »
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