Reportage international

Législatives en Bulgarie: les opposants de l'ancien Premier ministre veulent y croire

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Les Bulgares appelés aux urnes ce dimanche pour la deuxième fois en trois mois. L'ancien Premier ministre bulgare Boïko Borissov apparaît en mauvaise posture. Arrivé en tête, mais sans majorité aux législatives d’avril, son parti GERB était en recul ces dernières semaines dans les sondages. Dans ce contexte, ses adversaires représentant les manifestants anticorruption de l’été dernier entendent tirer leur épingle du jeu. 

Les Bulgares appelés aux urnes ce dimanche 11 juillet pour la deuxième fois en trois mois.
Les Bulgares appelés aux urnes ce dimanche 11 juillet pour la deuxième fois en trois mois. © AP/Visar Kryeziu
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De notre envoyée spéciale à Sofia,

Dernier tour de ville pour quelques candidats et militants du parti « Il y a un tel peuple ». La formation anti-système du chanteur Slavi Trifonov a des chances d’arriver en tête dimanche. Stanislav Stoyanov y croit. « Je suis très optimiste. Vous savez notre slogan aujourd’hui est “il faut faire autre chose que les 12 dernières années”. Le pays a besoin d’autre chose », soutient-il.

Un changement qui a déjà débuté… Bien qu’arrivé en tête en avril, le parti de Boïko Borissov, le GERB qui a dominé la vie politique bulgare depuis plus d’une décennie, n’a pas été en mesure de former un gouvernement, faute de partenaire. Et le cabinet provisoire qui a pris le relais s’est lancé dans une campagne de révélations, écornant un peu plus son image, ce dont se réjouit ce militant du parti.

« Je ne pensais pas que ce changement arriverait si vite. Je pensais que Borissov allait se battre un peu mieux. Moi, ça me va, parce que je ne l’aime pas, j’ai participé aux manifestations contre lui, mais je pensais qu’il se défendrait un peu plus longtemps », dit-il.

« Il faut tout reconstruire »

Cinq petites tentes devant les grilles du Palais de Justice habillées de banderoles réclamant la démission du procureur général : c’est tout ce qui reste aujourd’hui des manifestations massives de l’été dernier contre la corruption du gouvernement. L’avocat Nikolay Hadjigenov en était l’un des organisateurs. Il est aujourd’hui l’une des figures de la formation « Debout ! Mafia dehors » susceptible d’entrer dans une coalition de partis issus de ce mouvement de protestation.

« La priorité sera de réformer le système judiciaire, le bureau du procureur, la police. Il faut tout détruire et introduire de nouvelles règles, de nouvelles personnes. Chez nous le ministère de l’Intérieur et la Justice ont été calqués sur le modèle soviétique des années 1950. Ils ont été créés non pas pour protéger les biens, la vie et la santé des gens, mais pour permettre à certains de conserver le pouvoir. La corruption, la mafia, tout cela il faut le détruire et tout reconstruire », déclare Nikolay Hadjigenov.

« Le chemin sera encore très long »

La tâche ne sera pas facile, pronostique Dimitar Dimitrov, candidat sur les listes de la « Bulgarie Démocratique », autre coalition issue de la contestation. « La clique oligarchique, cette mafia que nous combattons, elle ne lâchera pas si facilement. Elle a beaucoup de ressources économiques et elle possède un réseau très étendu à travers le pays. Et bien que le soleil brille, que les choses puissent paraître sous un jour assez optimiste et que Boiko Borissov soit en passe de perdre ces élections législatives, le chemin sera encore très très long », tempère Dimitar Dimitrov.

Encore faut-il que ces formations anticorruption réunissent suffisamment de voix pour former une majorité et parviennent surtout à s’entendre. 

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