Reportage international

Crise migratoire en Lituanie

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La crise migratoire en Lituanie continue de s’intensifier. Le nombre de migrants qui ont traversé illégalement la frontière depuis la Biélorussie dépasse désormais les 3 000. Si la Lituanie considère cette crise sous son aspect sécuritaire, il s’agit d’une attaque hybride organisée par Alexandre Loukachenko, en réaction aux sanctions adoptées par l’Union européenne suite au détournement du vol entre Athènes et Vilnius, elle se double aussi d’une crise sociale mettant les ONG qui organisent l’aide sous pression.

Des migrants à un poste de contrôle lituanien, le 9 juillet 2021.
Des migrants à un poste de contrôle lituanien, le 9 juillet 2021. REUTERS - JANIS LAIZANS
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Sur la palette, des boîtes de petits pois, des conserves de poulet, des barres de chocolat. Le camion des gardes-frontières en charge trois de la sorte. Deux fois par semaine, il vient prendre son chargement à Vilnius direction les camps de migrants situés à quelques dizaines de kilomètres de la capitale. C’est la banque alimentaire qui fournit tout cela. Dans l’entrepôt, Simonas Gurevicius, le directeur, s’affaire avec les bénévoles.

« Nous avons dû trouver de la nourriture pour plusieurs centaines de personnes au début, et maintenant pour quelques milliers. Il a fallu démarcher les entreprises pour trouver plus de produits alimentaires. À la fin de la semaine dernière, nous avons donné 11 tonnes de nourriture, à la fin de cette semaine, ce sont 20 tonnes. »

À l’État revient la charge d’héberger les migrants et d’assurer la sécurité, au secteur humanitaire et aux municipalités le reste : la nourriture, l’habillement, l’aide psychologique aux migrants. Tous les mercredis, les associations humanitaires discutent entre elles. L’organisation Caritas a dû revoir son mode de fonctionnement, comme l'explique Audrone Kairiene :

« Avant, notre rôle principal était de trouver des occupations pour les demandeurs d’asile. Aujourd’hui, les besoins principaux sont humanitaires. Il faut fournir de la nourriture et des produits d’hygiène. »

Les ONG lituaniennes se démènent. Dans certains camps, la Croix-Rouge a organisé des points de change pour que les migrants puissent obtenir des euros. Depuis quelque temps, des bénévoles se chargeaient de petites courses. Tout va devenir plus simple comme le raconte Audrone Kairiene : 

« Les institutions se sont mises d’accord pour que des magasins roulants se déplacent dans les camps pour que les migrants puissent s’approvisionner. »

La communauté internationale est aussi venue au secours de la Lituanie face au défi que représente cet afflux de migrants. La ministre de l’Intérieur, Agne Bilotaite la détaille :

« Si l’on compare avec les chiffres de 2020, le nombre de migrants illégaux a été multiplié par 41. De nombreux pays nous ont envoyé de l’aide, des tentes, des sacs de couchage, des couvertures, des chauffages. »

Certaines municipalités ont dû faire des travaux pour accueillir les migrants. Dans l’école de Vydeniai, il a fallu installer des douches. Le gouvernement vient de leur donner un coup de pouce. Il a débloqué 74 000 euros pour compenser toutes ces dépenses inattendues.

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