L’afflux de migrants passés par la Biélorussie et la Pologne embarrasse l’Allemagne
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Depuis des semaines, l'Allemagne est confrontée à une nouvelle vague de migration, en provenance d'Irak, de Syrie ou du Yémen. Les nouveaux migrants ont presque tous transité par la Biélorussie. Le dictateur Loukachenko est accusé par l'Europe d'instrumentaliser les migrants pour se venger des sanctions décrétées par l'Union européenne contre son régime répressif.

Un bus gris flambant neuf quitte la cour de terre battue et de dalles de béton du centre d'hébergement d'urgence de Eisenhüttenstadt, direction la frontière polonaise, où l'attend peut-être déjà un nouveau groupe de réfugiés.
Depuis des semaines le nombre de migrants franchissant illégalement la frontière germano-polonaise a explosé. « Le nombre de réfugiés a explosé au cours des derniers mois. Pendant les trois dernières années, le nombre d'arrivées était en moyenne de 300 personnes par mois. En septembre on est brusquement passé à 1 500 personnes et on a déjà plus de 2 200 personnes ce mois-ci », explique Olaf Jansen, le directeur du centre, géré par la Croix-Rouge
95% des nouveaux réfugiés, assure Olaf Jansen, arrivent de Biélorussie. Comme Aya, une Syrienne de 28 ans, étudiante en psychologie au Liban où elle vivait comme réfugiée, qui est arrivée à Eisenhüttenstadt avec six camarades de fac, après avoir traversé la Biélorussie et la Pologne.
« Au Liban j'ai obtenu un visa pour la Biélorussie. Puis de la Biélorussie, nous avons pris un taxi pour la frontière avec la Pologne, qui nous a laissé dans une sorte de petit village. De là, nous avons continué à pied à travers une sorte de jungle épaisse. Trois fois, nous avons tenté de traverser de nuit vers la Pologne. La troisième tentative a été la bonne. »
Une vague de réfugiés qui rappelle celle de 2015
Rapidement rattrapé par la police allemande, le petit groupe est amené au centre. En Allemagne, le souvenir de la vague de réfugiés de 2015 est présent dans toutes les têtes. Les autorités, assure Olaf Jansen, ont appris des erreurs du passé.
« En 2015, on n'a pas immédiatement enregistré les gens à leur arrivée. Aujourd'hui, chacun est photographié à l'arrivé, on prend les empreintes digitales, on vérifie si on a déjà des données sur les personnes, s'il s'agit éventuellement d'un criminel. Ce sont les premières choses qu'on fait, dès leur arrivée, et c'est particulièrement important. »
Dans le camp, les journées sont longues pour les réfugiés, surtout pour les enfants, qui tuent le temps en jouant au ballon.
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