Territoires palestiniens: début des élections municipales en Cisjordanie
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Tous les 4 ans, ce sont les seules élections où les Palestiniens sont appelés aux urnes. La première étape du vote pour les élections municipales en Cisjordanie occupée commence ce samedi 11 décembre. 154 petites villes et villages sont concernés, leurs habitants éliront leurs conseillers. La seconde partie du vote, dans les plus grandes villes (66), aura lieu le 26 mars. C’est donc une élection avec peu d’enjeu et peu de compétition électorale, car le Hamas ne participe pas au scrutin dans ce territoire dirigé par l’Autorité palestinienne. Mais pour les Palestiniens, il s’agit surtout d’une action peu commune : le fait de s’exprimer politiquement, lors d’élections.
De notre correspondante à Ramallah,
C’est uniquement dans les petits villages palestiniens que l’on peut sentir une ferveur électorale. Des discussions entre familles, des questions sur le vote des uns et des autres. Ailleurs, le vote de samedi passe inaperçu, explique Fareed Taamallah, porte-parole du comité central des élections.
« Comme le Hamas boycotte les élections municipales en Cisjordanie, leur absence rend la compétition électorale très faible. Si le Hamas participait, évidemment, les Israéliens aurait aussi restreint la campagne, aurait arrêté des candidats, comme ils l’ont fait en 2016… Mais là, comme le Hamas n’est pas là, les Israéliens ne considèrent pas cette élection comme importante et n’y prêtent pas trop d’attention. Donc, c’est une campagne qui fait un peu profil bas. »
Une parenthèse démocratique
Mais l’importance de ce vote, c’est surtout le processus démocratique – le fait de s’exprimer, mettre un bulletin dans l’urne – ce sont les seules élections ayant lieu en Palestine, explique Ibrahim, 32 ans, qui vient de Jifna, à côté de Ramallah : « On n'a jamais eu de réelle vie démocratique. Notre Parlement a été suspendu depuis 2007, il n’y a pas eu d’élections législatives depuis ».
Mais dans cette première partie des élections municipales, on vote surtout pour des familles ou des tribus plus que pour des partis politiques ou des factions, et il n’y a souvent qu’une seule liste, continue-t-il : « J’espère que plus tard, si on a d’autres élections municipales, d’autres élections en général, nous, les Palestiniens, commencerons à voter pour les programmes des listes, ce qu’ils attendent des différentes listes, et non pas seulement pour les relations qu’ils ont aux personnes dans ces listes. Car on a besoin de voir un réel changement, et ce changement peut venir de ces petites élections municipales. J’aimerais aussi voir une meilleure participation des jeunes, et une véritable participation des femmes dans ces élections, car il y a des quotas de femmes pour les listes candidates, mais on voit bien qu’ils ajoutent les femmes seulement pour compléter leurs listes ».
Ce serait un bon début, ajoute-t-il, en attendant d’avoir enfin des élections législatives ou présidentielles.
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