Reportage international

Corée du Sud: visite de KSTAR, le centre de recherche de l'énergie du futur

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Une énergie presque propre, et virtuellement inépuisable, c’est la promesse de la fusion nucléaire depuis près de 70 ans. Grâce à la participation de l’Union européenne, la Chine, les États-Unis, l’Inde, le Japon et la Corée du Sud, un réacteur à fusion nucléaire sera créé à Cadarache dans le sud de la France d’ici 2025. Pour cela des expériences se déroulent aux quatre coins du globe, notamment en Corée du Sud. Visite d’un de ces centres à la recherche de l’énergie du futur.

KSTAR est un réacteur à fusion supraconducteur expérimental coréen.
KSTAR est un réacteur à fusion supraconducteur expérimental coréen. © RFI/Nicolas Rocca
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De notre correspondant à Séoul,

« Bienvenue dans l’immeuble d’expérience de KSTAR, ici nous sommes dans la salle de réunion, et KSTAR se trouve au cœur de ce bâtiment », annonce Yoon si-woo. Lui et ses équipes ont fait mieux que reproduire le soleil, car durant 30 secondes ils sont parvenus à maintenir un plasma à plus de 100 millions de degrés Celsius, soit six fois température du soleil en son cœur.

« Le soleil est sphérique et a une configuration qui est assez simple, mais sur Terre nous ne pouvons pas reproduire le soleil alors nous utilisons le champ magnétique… » Pour cela le directeur du projet utilise KSTAR une large machine remplie de tubes métalliques qui semble sortir d’un film de science-fiction dont l’objectif est d’explorer les possibilités de la fusion nucléaire.

Vous savez, il est très difficile d’arrêter la fission, car il y a une combustion permanente que le vouliez ou non. Mais pour ce système de fusion avec plasma c’est très facile il suffit d’arrêter d’injecter du gaz ou de chauffer le plasma. Il est très difficile de maintenir le plasma à très haute température. Quand on se préoccupe de la sûreté, rien ne peut battre la fusion, car l’opération en elle-même rend le processus sûr.

La fusion nucléaire, une solution idéale, mais encore lointaine

À la différence de la fission nucléaire utilisée aujourd’hui dans les centrales où des noyaux atomiques sont scindés, le concept est ici de les fusionner pour qu’ils grandissent et produisent une énergie considérable. « Nous avons un long chemin à parcourir, mais sous de nombreux aspects la fusion nucléaire est idéale », dit Yoon si-woo. Puis il ajoute : « C’est sûr, le carburant est abondant dans l’eau de mer, il y a une densité d’énergie très large, et le problème des déchets est réduit au minimum, quand on prend tout cela en considération cela pourrait représente une bonne proportion du mix énergétique dans un futur proche. »

Une solution idéale en apparence, mais qui reste en réalité très lointaine. « À l’université quand je commençais à comprendre ce qu’était la fusion, mon professeur me disait que cela prendrait 30 ans à développer, et je dois reconnaître que maintenant je donnerai la même réponse », concède-t-il.

Si KSTAR n’est destinée qu’à la recherche scientifique et non à la production d’énergie, ce n’est pas le cas du réacteur d’ITER (pour International thermonuclear experimental reactor, ou Réacteur thermonucléaire expérimental international, en français) construit dans le sud de la France qui devrait pouvoir produire de l’énergie pour la première fois en 2050.

► À lire aussi : France: ITER, le projet nucléaire censé imiter le Soleil, est lancé

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