Reportage international

Argentine: le secteur touristique face au Covid-19

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Après plus d’un an et demi de pandémie, ce devait être l’été des retrouvailles entre les touristes et les professionnels du secteur. C’était sans compter sur le variant Omicron, qui touche le pays de plein fouet avec plus de 100 000 nouveaux cas chaque jour en moyenne. Si les vacanciers sont au rendez-vous, le secteur de l’hôtellerie-restauration n’est pas épargné par les contagions et peine à maintenir son activité. Reportage dans la station balnéaire de Mar del Plata.

Un restaurant en bord de mer à Mar del Plata, en Argentine. Mi-janvier, jusqu’à 35 % des employés du secteur du tourisme étaient absents pour cause de coronavirus. (Image d'illustration)
Un restaurant en bord de mer à Mar del Plata, en Argentine. Mi-janvier, jusqu’à 35 % des employés du secteur du tourisme étaient absents pour cause de coronavirus. (Image d'illustration) © AP/Natacha Pisarenko
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De notre correspondant à Buenos Aires,

Vue sur l’océan, fruits de mer et viandes grillées à la carte : pas de doute, nous sommes bien sur la côte atlantique argentine. Ce midi encore, le café-restaurant Luperca, sur le front de mer, va faire le plein, et pourtant cette saison estivale est irrégulière, mitigée, selon Alejandro Soberón, le patron des lieux. 

« Le Covid-19 fait des ravages parmi les employés. On est parfois obligé de fermer parce qu’on n'a pas assez de personnel pour ouvrir et travailler normalement », se désole-t-il.

Rythme infernal

Sur six employés en salle, trois manquent à l’appel aujourd’hui, positifs au Covid-19 ou à l’isolement, car cas contact. Alors forcément, ceux qui sont présents, comme Lucas, doivent se mettre en quatre. « Je travaille depuis 7h du matin, et il est possible qu’à minuit et demie je sois encore ici. Je fais de mon mieux, mais ce n’est pas facile », explique Lucas.

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Un rythme infernal, qui ne peut même pas être allégé par l’incorporation de nouvelles recrues, regrette Alejandro Soberón. « On ne trouve pas de personne qui puisse commencer à travailler directement. Et on n’a ni le temps ni les moyens de les former. On était censés pouvoir profiter de cet été pour bien travailler après avoir pâti de la pandémie pendant si longtemps, mais plus que d’en profiter, on est en train de le subir. »

Sentiment de gâchis

Des difficultés qui concernent l’intégralité de la profession reconnaît Pablo Santín, secrétaire générale de l’Union des travailleurs gastronomiques et hôteliers de Mar del Plata. Mi-janvier, jusqu’à 35% des employés du secteur étaient absents pour cause de coronavirus, un chiffre qui a un peu baissé depuis que le gouvernement a assoupli les règles d’isolement pour les cas contact. « Nous avons visité énormément d’hôtels et de restaurants, et nous nous sommes rendus compte qu’ils sont sans arrêt en train de courir dans tous les sens. Le service est mauvais, justement à cause de ce manque de travailleurs. »

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Résultat, un sentiment de gâchis d’autant plus amer que la saison, dopée par les politiques gouvernementale d’incitation au tourisme domestique, promettait d’être historique. Si les annulations de réservations ont été limitées, le variant Omicron conjugué aux stigmates laissés par la première vague de Covid-19 en ont décidé autrement. « C’est vraiment impressionnant. Nous avions déjà un problème de manque de main d’œuvre. Pendant la première vague de la pandémie, nos travailleurs ont tellement souffert qu’ils ont décidé de se tourner vers n’importe quelle activité plus stable que la nôtre »

À Mar del Plata, les professionnels du tourisme espèrent désormais qu’ils réussiront à amortir les investissements qu’ils avaient consentis pour cette saison estivale qui devait leur permettre de repartir de l’avant.

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