Relations Arménie/Turquie: la réouverture de la ligne aérienne Erevan-Istanbul est un signal fort
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La ligne aérienne Istanbul-Erevan rouvre à partir du 2 février, un signal important. Derrière cette réouverture : des négociations sont en cours entre le gouvernement arménien et turc soutenu par Moscou pour normaliser les relations entre les deux pays, dont la frontière est fermée depuis 1993, surveillée par la Russie. Les vols étaient arrêtés seulement depuis novembre 2019.

De notre correspondante à Erevan,
Depuis Erevan, la réouverture des vols vers Istanbul est vue comme une opportunité pour l’Arménie de s’ouvrir. Pour Knar Khudoyan, journaliste arménienne, qui a pris l’avion pour la première fois de sa vie pour travailler en Turquie, ces vols vont simplifier les échanges entre les deux pays.
« Je suis contre le fait que la frontière soit fermée en tant qu’activiste des droits de l’homme. Je pense que ce droit de voyager est universel. Donc rouvrir ces vols est une nouvelle majeure, mais pas historique parce qu’il y avait beaucoup de vol avant. »
Composer avec l'Azerbaïdjan
Il existe plusieurs blocages qui ont déjà fait échouer les négociations diplomatiques dans le passé : le conflit autour du Haut-Karabakh, un territoire disputé par Erevan, soutenu par Moscou et l’Azerbaïdjan, appuyé par Ankara. Ankara qui n’a jamais reconnu le génocide arménien de 1915.
Pour Knar Khudoyan, les négociations arméniennes avec la Turquie et l’Azerbaïdjan sont liées. « Aucune normalisation entre deux pays qui se sont combattus dans l’histoire ne puisse se produire sans dialogue entre communautés. Au sein du processus de normalisation entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, il est question d’ouvrir le commerce de biens, le transport ferroviaire, mais rien sur une liaison aérienne. La normalisation de la relation avec Turquie est plus avancée. »
Un vrai signal de normalisation ?
Pour le politologue à l’institut du Caucase d’Erevan, Hrant Mikaelyan, la Turquie doit d’abord lever le blocus sur les biens arméniens et rendre le processus de négociation plus transparent. Il craint aussi l’intervention de l’Azerbaïdjan dans les négociations avec la Turquie.
Si les négociations entre l’Arménie et la Turquie se déroulent sans l’intervention de l’Azerbaïdjan, sans discuter la question du Haut-Karabakh. Seulement pour parler des relations entre l’Arménien et la Turquie, en particulier sur les frontières, le commerce, ce serait un vrai signal de normalisation. Il y a des signaux qui montrent que les deux pays vont dans cette direction. Comme ce processus de négociation n’est pas transparent envers le grand public, je ne peux pas en être certain.
Le ministre des Affaires étrangères arménien est attendu en mars en Turquie, une visite officielle qui pourrait marquer un tournant important dans les négociations.
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