L'armée irakienne renforce la sécurité dans le pays face à la menace permanente de l'EI
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Une résurgence de Daech est-elle possible au Moyen-Orient ? Fin janvier, des membres du groupuscule ont pris d'assaut une prison dans le nord-est syrien. De quoi inquiéter les pays voisins, comme l'Irak, où le groupe est encore présent. Les missions antiterroristes se sont accélérées. Notre correspondante dans le pays a pu obtenir un accès exclusif à l'une de ces missions conduites par les forces antiterroristes irakiennes.

La nuit tombe sur le quartier général des forces antiterroristes irakiennes.Dans une salle de réunion, une vingtaine de soldats, en tenue de combat noire, répètent le plan à suivre pour la mission de cette nuit.
« L'objectif de l'opération est de capturer le suspect. Il sera dans la région d'al-Anbar, district de Garma, quartier de Gantar. »
Après plusieurs mois d'enquête, ces hommes s'apprêtent à partir pour arrêter un Irakien, suspecté d'appartenir au groupe État Islamique. Debout devant ses troupes, le commandant pointe une photo de l'homme recherché sur un écran numérique.
« L'ennemi est un chef d'équipe. Il utilise des engins explosifs improvisés contre les forces de l'ordre pour les assassiner et enlève des citoyens qui ont de l'argent pour les extorquer. Précise le général qui conclut, c’est clair pour tout le monde… Alors c’est parti. »
À l'extérieur, une soixantaine de soldats sautent alors dans les véhicules blindés qui les attendent en rang. Les uns après les autres, ils s'enfoncent dans la nuit noire irakienne, vers le nord de Fallujah, où leur informateur vient de confirmer la présence du suspect.
Une menace permanente
Depuis la défaite territoriale du groupe en 2017, les attaques terroristes sont de plus en plus rares, mais le récent regain d'activité en Syrie fait craindre un effet cascade sur l'Irak voisin. Les opérations aux frontières se sont donc multipliées, ces derniers jours
Dans l'un des véhicules, les chefs de missions regardent une carte satellite sur leur téléphone portable : « On va partir d'ici, et on lance l'intervention ici. Il y a peut-être quelque chose dans cette zone ouverte, il faut faire attention car on n'y est pas et on ne l'a pas vu de nos propres yeux… ok ? »
La cible approche. Les blindés éteignent leurs phares et les premières lignes se lancent à pieds, à l'aide de vision nocturne. Ils atteignent la maison, au milieu d'un champ, puis interviennent, l'arme haute, prêts à tirer si besoin.
L'homme est bien présent. il est immobilisé dans un coin de la pièce principale. Sa famille est isolée dans la chambre. Les hommes fouillent alors le domicile.
« On vient de lui confisquer son portable. On va pouvoir faire des recherches dessus, précise le chef de mission. Aucune arme n'a été trouvée, mais c'est une ferme ici, la planque est sûrement ailleurs. »
Ces forces armées placent alors un sac en tissu noir sur la tête du suspect, puis l'embarque. Impossible de vérifier s'il est bien responsable des crimes dont il est accusé. Ce sera à la Justice de le décider.
Ces combattants, eux, disparaissent une nouvelle fois dans la nuit pour la fin de cette mission et le début de nombreuses autres, à la recherche des terroristes encore présents dans le pays.
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