Reportage international

En Arabie saoudite, le vent du changement souffle aussi sur l'entrepreneuriat

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Le secteur entrepreneurial local bénéficie particulièrement de l'ouverture initiée en 2016 en Arabie saoudite. Il est désormais beaucoup plus facile d'ouvrir une entreprise aujourd'hui, mais certains défis demeurent toujours. 

Une vue générale de Riyad, en Arabie saoudite. (Image d'illustration)
Une vue générale de Riyad, en Arabie saoudite. (Image d'illustration) AP - Nariman El-Mofty
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À l'occasion d'un événement Tech à Riyad, Abdulrhman Alkhulifi présente son application à de potentiels investisseurs. Ce jeune Saoudien de 28 ans est le cofondateur d'une start-up dans l'univers de l'éducation. Selon lui, il n'a jamais été aussi facile de créer son entreprise en Arabie saoudite.

« Nous avons en Arabie saoudite une organisation appelée l'autorité des PME. Elle nous permet de lancer notre start-up, d'obtenir des réductions, voire d'être exempté des frais gouvernementaux. Des formations sont aussi dispensées. Et cela n'existait pas avant 2016. »

La création de cette autorité coïncide avec le lancement de la Vision 2030 du prince héritier d'Arabie saoudite Mohamed ben Salman. Cette stratégie a pour objectif de diversifier l'économie du royaume encore dépendante des revenus pétroliers. 

« Les petites et moyennes entreprises jouent un grand rôle dans la Vision 2030, assure Hattan Ahmed, directeur de l'entrepreneuriat à l'Université du roi Abdallah de Djeddah. Il y a maintenant la volonté claire de faire passer la contribution des PME de 20% à 35% du PIB d'ici à 2030. Et on voit que ces start-up deviennent des PME qui jouent un rôle significatif pour l'économie. »

Baisse du chômage

Le développement du tissu entrepreneurial favorise aussi l'emploi local. Le taux de chômage des Saoudiens est d'ailleurs au plus bas depuis près d'une décennie dans ce pays où plus de la moitié de la population a moins de 30 ans. Les réformes sociales et religieuses mises en œuvre dans le royaume favorisent également cette dynamique.

Sara Altuaijri est la cofondatrice d'un des premiers cafés végan à Riyad. Cette Saoudienne de 28 ans a lancé son affaire en fin d'année dernière. « Les hommes avaient auparavant plus d'opportunités, car ils pouvaient "networker", conduire et faire tout ce qu'ils voulaient en leur nom. Les femmes, nous avions certes la possibilité d'aller vers des entités spécifiques pour remplir des papiers. Mais maintenant, nous sommes complètement indépendantes de cela. Le pays nous a donné cette indépendance. Je peux conduire, je peux aller n'importe où remplir mes papiers. Je n'ai plus besoin d'un homme pour faire ceci. Donc ça aide beaucoup à lancer une affaire. »

En Arabie saoudite, le taux de chômage des femmes est toutefois encore bien plus élevé que celui des hommes même s'il baisse. Environ 22% des Saoudiennes sont sans emploi contre près de 6% pour les Saoudiens, selon les dernières statistiques disponibles.

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