La Colombie connaît une explosion du secteur de la chirurgie plastique, en attirant attire des patients du monde entier pour ses tarifs attractifs. La ville de Medellin est l’illustration de ce boom. Une des cliniques privées de la ville réalise 800 interventions par mois.
Depuis la réouverture des cliniques après le confinement, le cabinet du chirurgien Luis Fernando Botero ne désemplit pas. Aujourd’hui, il reçoit une Colombienne qui a déjà fait une abdominoplastie l’an dernier et qui se prépare à une deuxième intervention.
« J’y pensais depuis longtemps et notamment durant toute la pandémie, car tout était fermé et qu’on devait attendre la réouverture des blocs. Je crois que j’étais une des premières patientes après le confinement », explique Lina Maria Perez Tobon, employée dans le secteur social.
Comme Lina, environ 30% de patients supplémentaires ont décidé d’avoir recours à la chirurgie esthétique. L’effet zoom, c'est-à-dire la surexposition aux écrans via les plateformes virtuelles, a augmenté la demande. Les patients voient davantage leurs défauts et décident alors de dépenser leurs économies accumulées pendant les confinements.
« Après et pendant la pandémie de Covid, les gens ont consulté trois fois plus », rapporte Luis Fernando Botero, docteur en chirurgie plastique et réparatrice.
Après la consultation, le chirurgien se rend à la clinique pour une intervention. Elle se trouve à quelques mètres de son cabinet dans un centre commercial huppé de Medellin. La patiente du jour vient de Chicago pour une liposuccion des jambes, du dos et du cou, une abdominoplastie et une lipoinjection des fesses. En tout, près de sept heures de chirurgie.
Des tarifs attractifs
« Ici, c'est beaucoup moins cher qu'en Amérique du Nord. Ici, le séjour en clinique, l'anesthésie, la journée d'hospitalisation, coûtent environ 6 à 7 000 dollars. Là-bas, ça dépend de la ville et du chirurgien, mais on est aux environs de 25 000 dollars », fait valoir le docteur Botero.
Les liposuccions, les abdominoplasties et les implants mammaires font partie des chirurgies les plus demandées. Ces opérations ne sont pas sans risque. On compte plusieurs décès à travers le pays. « Beaucoup de personnes font des formations accélérées de chirurgie esthétique. Ça ne remplacera jamais cinq ans de formation universitaire dans un hôpital, critique ainsi Juan Hernando Santamaria, chirurgien et ex-président de l’association colombienne de chirurgie plastique et réparatrice. Mais ils se disent chirurgien plastique ou chirurgien esthétique ».
Dans cette clinique de Medellin, entre et 30 et 34 interventions sont programmées chaque jour, soit environ 800 chirurgies plastiques par mois. L’an dernier, la ville a généré près de 3 millions d’euros (plus 3,2 millions de dollars) de chiffres d’affaires.
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