Guerre en Ukraine: à Zaporijia, l'hôpital militaire fait face à l'afflux de combattants blessés
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En Ukraine, sur le front Sud aussi, les Ukrainiens se préparent aux attaques russes. À Zaporijia, sur le fleuve Dniepr, l'hôpital militaire était encore récemment débordé par l'afflux de combattants blessés au front. Face à l'arsenal déployé par les forces russes, les équipes ont dû s'adapter rapidement.

De nos envoyées spéciales à Zaporijia,
Après des jours difficiles, le calme est un peu revenu à l’hôpital militaire de Zaporijia. Au Sud, le front est toujours actif sur la rivière du Dniepr et l’hôpital est à portée de tirs des canons russes, nous explique le docteur Yurii, chirurgien.
Ici, nous sommes à moins de 50 km du front. Les blessés les plus graves sont amenés dans cette salle de réanimation d’abord. Comme vous voyez, on a calfeutré les fenêtres pour sécuriser les lieux. On évite de laisser les blessés ici trop longtemps. C’est trop risqué. Le plus souvent, une fois leur état stabilisé, on les emmène dans des hôpitaux civils plus au nord. Hier et aujourd’hui, on a reçu beaucoup moins de blessés. Peut-être parce que c’est Pâques…
L’État de Stepan prouve qu’il n’y a pas eu de trêve dans les combats en ce jour de fête. Le jeune soldat vient d’arriver du Donbass, essoufflé par la douleur. « C’était hier dans la région de Donetsk… Je ne connaissais pas l’endroit », dit-il. « Un tir provenant d’un tank russe a touché notre position. L’obus est tombé tout près de nous. Notre commandant était là. C’était la confusion parce que notre casemate s’est effondrée sur nous. Je m’en sors avec des contusions et mon dos a tout pris. À côté de moi, un camarade a eu la jambe amputée. Il n’a pas survécu. »
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« 90 % des blessés le sont par des tirs d'artillerie »
Si les méthodes offensives de la Russie ne sont pas toujours neuves, les équipes de soin ont dû s’adapter à une nouvelle typologie de blessures infligées aux combattants.
« Jusqu’ici, plus de 90% des blessures étaient causées par des sources diverses comme des snipers, des explosions de mines, des lésions résultant des blasts, c’est-à-dire l’effet de souffle des déflagrations », explique Le lieutenant-colonel Viktor Pysanko, directeur de l’hôpital militaire. « Aujourd’hui, 90% des blessés le sont par des tirs d’artillerie. Les Russes en font un usage massif pour tenter de pousser nos lignes. C’est la vieille méthode déjà éprouvée en Afghanistan, en Tchétchénie. Ils couvrent tout avec leur artillerie puis essaie de pousser ensuite avec leur infanterie. On a donc dû adapter le soutien médical sur le front en conséquence. »
Ce parachutiste, ayant servi au Kosovo et dans le Kivu a fait jouer son réseau de contacts pour développer l’usage de la télémédecine. Des États-Unis, à la France, en passant par Israël, plusieurs ont répondu à l’appel du jeune officier.
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