En Iran, l'inflation s'envole et se fait ressentir auprès des consommateurs
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Après la décision du gouvernement iranien il y a près d'un mois de supprimer les subventions sur le pain, la viande de poulet, les œufs ou encore des pâtes, on assiste à une envolée des prix de tous les produits de consommation courante mais aussi des autres produits.

De notre correspondant à Téhéran,
Depuis plusieurs semaines, on assiste à une explosion des prix de tous les produits. Ce qui a provoqué un grand mécontentement, en particulier parmi les couches défavorisés et moyennes. Le gouvernement a décidé d'accorder une aide directe d'environ 10 euros à chaque Iranien pour compenser ces hausses, mais cette aide est loin de suffire. Le salaire moyen est d'environ 180 à 200 euros.
Dans le petit bazar de Téhéran, situé dans le nord de la capitale, Amir un marchand de fruit affirme que ses ventes ont baissé de moitié depuis un mois. « Quand les prix augmentent, les gens achètent moins. La situation est mauvaise. Nos ventes ont baissé de moitié par rapport à avant, par rapport à avant l'augmentation des prix. Tout est devenu cher... », déplore le marchand.
Le prix du litre de lait augmenté de 150 %
Un avis partagé par Zeinab, une femme au foyer d'une quarantaine d'années qui est venue faire ses courses avec son fils de huit ans. « À peu près tout a doublé », constate-t-elle. « C'est devenu bien plus difficile. Si avant le salaire suffisait pour passer le mois, aujourd'hui il est fini au début du mois. Dans tous les domaines, tout est devenu plus difficile. Pour les produits alimentaires, qui sont les besoins premiers de chaque famille, mais cette hausse concerne aussi tous les objets de la maison. »
Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes s'étonnent du prix de différends produits. Le prix d'un litre de lait a été augmenté par 150% alors que le prix des pâtes a presque triplé. Selon les chiffres officiels, depuis la fin des subventions et la hausse des prix, la consommation de poulet, de la viande ou des fruits a fortement baissé. Les ménages n'ayant plus les moyens d'acheter des produits comme avant.
Une inflation qui risque de se poursuivre
La hausse des prix touche aussi les médicaments, pourtant encore subventionnés par le gouvernement, comme l'exige Mehran un pharmacien d'une cinquantaine d'année : « Les prix ont augmenté entre 15 et 60 % », explique Mehran. « On assiste aussi à une pénurie de certains médicaments. En particulier les médicaments chers et pour maladies rares. Beaucoup de gens rencontrent des problèmes pour acheter des médicaments. »
Les experts estiment que l'inflation pourrait augmenter encore au cours des prochaines mois et provoquer des tensions sociales et économiques. Ces derniers jours, de nouvelles manifestations de retraités ou d'enseignants se sont déroulées dans plusieurs villes de provinces. Ces derniers mois, on avait déjà assisté à des manifestations d'enseignants, d'employés de la justice ou des prisons pour demander une hausse de leurs salaires.
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