En Estonie, exercice de projection de forces avec les parachutistes français

Le sommet de l'Otan, (l'organisation du traité de l'Atlantique nord) se poursuit à Madrid en Espagne (28 au 30 juin) avec au cœur des débats la menace russe. Dans les pays baltes, membres de l'alliance, l'inquiétude grandit et l'on craint d'être les prochaines cibles après l'Ukraine. Là-bas, l'alliance atlantique y reste le principal garant de la sécurité. La semaine dernière, en Estonie, « Thunder Lynx », un exercice aéroporté des forces armées françaises a été organisé dans le cadre du renforcement du flanc est de l'Otan. 

Des parachutistes du 2e REP s’apprêtent à sauter au-dessus de l’Estonie dans le cadre d’un exercice. © Aabla Jounaïdi/RFI

Base aérienne de Solenzara en Corse, il est minuit et l'Airbus A400M s'apprête à décoller avec à son bord des légionnaires du 2e Régiment étranger parachutistes, le renfort de soldats du génie et des artilleurs. Pour cette mission d'urgence, ils emportent chacun une gaine de plusieurs dizaines de kilos. Le lieutenant-colonel Raphaël chef du bureau des opérations en détaille le contenu.

2 500 km et six heures plus tard, deux avions de chasse français stationnés en Estonie dans le cadre de la police de l'air de l'Otan escortent l'appareil avant le largage des parachutistes. Au sol, une section estonienne les accueille avant de lancer une manœuvre tactique en commun. Dans cette démonstration de projection de forces par les airs, l'avion de transport tactique A400M est un atout selon le Commandant Pierre-Yves, son commandant de bord.

La présence militaire de l’Otan a vocation largement défensive. Mais l'exercice du jour et les survols des chasseurs des pays alliés prennent un sens tout particulier pour la petite armée balte dépourvue d'une aviation militaire suffisante. Le sergent-chef Mattias Laht appartient au Scoutspataljon, un bataillon d'infanterie déployés notamment au Mali.

« Nous faisons tous partie de l'Otan, et justement, c'est ce qui permet à nos différentes nations de travailler ensemble. Il faut montrer que l'Otan, c'est du sérieux. Que nous sommes capables de déployer de grandes forces dans des délais très courts. Il faut être prêts tout le temps. 24h/24 et 7j sur 7. »

En Estonie, la France déploie de façon non permanente plus de 300 soldats sous commandement de l'Otan. Un dispositif renforcé depuis le début de la guerre en Ukraine.