Reportage international

Chine: le pass vaccinal ne passe pas à Pékin

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La vaccination obligatoire ne passe pas à Pékin. La capitale chinoise comptait contraindre ses habitants à présenter une preuve de vaccin Covid pour accéder aux lieux publics dès ce lundi 11 juillet. Beaucoup y ont vu un changement dans la stratégie « zéro Covid » qui met davantage en avant le traçage et le blocage du virus, plutôt que les vaccins. Sauf que, face à la bronca suscitée par une telle mesure, cette dernière a été retirée.

80 % des Pékinois sont vaccinés contre le Covid-19.
80 % des Pékinois sont vaccinés contre le Covid-19. © AP/Ng Han Guan
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De notre correspondant à Pékin,

On ne sait pas si c’est la joie de voir les autorités renoncer au pass vaccinal, mais ce septuagénaire qui chante à la nuit tombée ce vendredi soir à Pékin ne dispose pas d’un schéma vaccinal complet. Et il a une bonne raison pour cela : « On ne peut pas se faire vacciner le jour des tests Covid », explique-t-il, « et on se fait tester tout le temps en ce moment ».

Si 80 % des Pékinois sont vaccinés, comme lui, de nombreux séniors se méfient de la piqûre. Ils ne sont pas les seuls, nous dit cette jeune enseignante.

Je ne pense pas que cela soit nécessaire et je pense avoir le droit d’aller dans des lieux publics sans vaccin. D’abord la vaccination ne protège pas à 100 %, ensuite les chances sont faibles d’être infectés en Chine. À l’heure actuelle, les mesures de prudence suffisent, je pense. Et puis cette annonce restreint nos libertés, mais je ne sais pas si j’ai le droit de le dire.

Une première dose, mais pas de gaieté de cœur

L’annonce il y a deux jours de la vaccination obligatoire pour les lieux publics fréquentés faisait figure d’exception en Chine. Elle a poussé une partie des non-vaccinés à franchir le pas, comme cet employé du secteur médical – qui pour une partie des soignants notamment a traîné les pieds face à la vaccination –, croisé jeudi devant un dispensaire communautaire de quartier.

Une première dose, mais pas de gaieté de cœur : « Je viens parce que la politique a changé », explique-t-il. « Avant, j’hésitais, car je ne suis pas sûr que les vaccins Covid soient sûrs en réalité. Et puis à Pékin, il n’y a pas grand risque d’attraper le virus. On a les quarantaines, les dépistages réguliers, l’environnement est plutôt protégé ici. Donc, pour moi, la vaccination ne fait pas une grande différence. »

Mesure saluée par les uns, chahutée par les autres

Immédiatement saluée par les milieux d’affaires et la Chambre de commerce européenne en Chine notamment, la mesure a été à l’inverse chahutée sur les réseaux sociaux. « Mes droits de citoyens sont compromis », a ainsi écrit un avocat célèbre non vacciné.

« Nous de toute façon, on aurait continué uniquement a demandé le pass sanitaire et un PCR de moins de 72 heures », confie une boulangère. « Mais pour les vaccins, c’est compliqué, ajoute cette dernière, on a aussi des enfants qui viennent en boutique sans leur parent ». Selon le très officiel Quotidien de Pékin, face à une telle levée de boucliers, les autorités ont finalement renoncé à leur plan.

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