Brésil: les peuples indigènes vent debout contre Jair Bolsonaro
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En quatre ans de gouvernement, Jair Bolsonaro a mené une politique en faveur de l’agronégoce, au détriment des populations indigènes. Celui qui a fait campagne en répétant qu’il ne céderait « pas un centimètre de terre aux indigènes », a tenu sa promesse. Pour protéger la forêt et défendre leurs droits, les indigènes d’Amazonie réclament un changement de gouvernement.

De notre envoyée spéciale dans le Xingu,
Avec des records de déforestation, de mines et d’exploitations agricoles illégales, le bilan du gouvernement de Jair Bolsonaro est dramatique, selon Tapi Yawalapiti. Le cacique est porte-parole du parc indigène du Xingu, et pour lui, l’Amazonie est plus menacée que jamais.
« Notre lutte, c’est de s’opposer aux projets de loi que ce gouvernement lance contre les droits des indigènes, contre les territoires indigènes. Nous sommes très inquiets, et c’est la raison pour laquelle on communique beaucoup, entre les différents peuples, car nous devons nous unir pour défendre nos droits », explique Tapi Yawalapiti.
Selon le cacique du village Matipu, deux visions de l’Amazonie s’opposent. Il s’exprime dans sa langue karib, et son gendre s’occupe de la traduction. « Le gouvernement encourage la déforestation, l’exploitation minière… Ils veulent exploiter toutes les ressources de la forêt. Mais les indigènes ne veulent pas ça. Ce qu’on veut, ce dont on a besoin, c’est de la forêt sur pieds », martèle-t-il.
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Le souhait d'une victoire de Lula
Au mois d’avril, alors que beaucoup de militants indigènes venus des quatre coins du pays campaient à Brasília pour défendre la démarcation de leur territoire, Tapi a rencontré l’ancien président Lula. « Lula est venu au milieu des indigènes, ce qu’aucun autre candidat n’a fait. Et moi, j'ai dit à l’ancien président "si vous êtes élu, aidez-nous à faire respecter les territoires indigènes". Nous espérons qu’il gagnera et qu’on pourra l’amener ici, dans le Xingu », dit-il.
En quatre ans de gouvernement, Jair Bolsonaro a profondément transformé la Funai, la Fondation nationale de l’Indien. Cet organisme, censé défendre les droits des populations indigènes, est désormais dirigé par des militaires. Et son président, Marcelo Xavier, est un proche du puissant lobby de l’agronégoce. Des changements qui affectent la relation avec les peuples indigènes selon Ninja, du peuple Meinaco.
Bolsonaro change les gens qui sont contre lui pour des gens en sa faveur, qui soutiendront sa politique. Il utilise la Funai comme un instrument pour déstabiliser cette politique de préservation de l’environnement que nous avions.
Quel que soit le gagnant de l'élection présidentielle, Ninja répète que les indigènes n’ont jamais été une priorité pour les gouvernements. Au Brésil, ils seraient environ 800 000 sur une population de 210 millions de Brésiliens.
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