Reportage international

Chine: à Pékin, pigeons en laisse et drones interdits pour le XXe congrès du PCC

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Le Parti communiste chinois s’apprête à renouveler sa direction en Chine. Coup d’envoi dimanche prochain du XXe congrès du PCC. L’évènement a lieu tous les 5 ans dans une capitale chinoise placée sous haute sécurité.

Cette protectrice des animaux recueille les pigeons blessés de son quartier.
Cette protectrice des animaux recueille les pigeons blessés de son quartier. © Stéphane Lagarde / RFI
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De notre correspondant à Pékin, et avec Louise May du bureau RFI à Pékin, 

Talkie Walkie, contrôle des pièces d’identité, caméras à reconnaissance faciale. Déjà ultra-surveillée tout au long de l’année, la place Tiananmen se transforme en forteresse au moment des congrès du PCC. Tous les accès à Tiananmen et au Grand Palais du peuple à Pékin, où se réuni l’élite du Parti dimanche prochain, sont verrouillés !

Impossible de passer sans rendez-vous, nous répond courtoisement l’un des officiers en fonction. Surveillance au sol et dans les airs… Jusqu’au 31 octobre, les aéronefs et autres objets « bas et lents », comme les appellent les autorités, sont interdits de voler. Résultat : cette Pékinoise retraitée a dû attacher ses pigeons. « Les drones, les cerfs-volants n’ont plus le droit de voler. Les lâchers de pigeons aussi, c’est interdit. Mais moi, mes pigeons, ils ont une ficelle à la patte. Ils ne risquent pas d’aller loin ! Je les laisse s’envoler : ils vont se poser sur le feu rouge là-bas, de l’autre côté de la rue, puis ils reviennent. » 

Les aéronefs « bas et lents » ne doivent pas voler pendant le Congrès. Mais cette Pékinoise retraitée n’en a cure, ses pigeons ont un fil à la pate.
Les aéronefs « bas et lents » ne doivent pas voler pendant le Congrès. Mais cette Pékinoise retraitée n’en a cure, ses pigeons ont un fil à la pate. © Stéphane Lagarde / RFI

Stabilité à tout prix

Des pigeons sur les feux rouges et, sur une avenue à 5 kilomètre de la Cité interdite, des agents de sécurité sous des parasols. Celui-ci garde une décoration florale du congrès. « Je suis là de 7 heures du matin à 22 heures le soir. Je veille à ce que personne ne coupe les fleurs. Et si des fauteurs de trouble viennent ici, je rapporte tout à mon chef d’équipe ou j’appelle directement la police. J’ai commencé le 1er octobre. L’objectif, c’est d’empêcher les troubles à l’ordre public. » 

La stabilité à tout prix. Les accès à la capitale sont strictement contrôlés, nous confie un opposant sous couvert d’anonymat. « Depuis le 1er septembre, les entrées dans Pékin sont filtrées avec le XXe congrès. Il y a une pression particulière sur les militants des droits de l’homme. Mais cette année, c’est particulier. Personnellement, je ne me sens pas plus surveillé qu’à l’habitude. Je pense que c’est lié au code sanitaire santé sur les portables. L’autorité se sent en sécurité, car ils savent en permanence où nous sommes. »

Un garde devant l’une des nombreuses décorations florales et parterres fleuris installés en ville à l’occasion du XXe congrès du PCC.
Un garde devant l’une des nombreuses décorations florales et parterres fleuris installés en ville à l’occasion du XXe congrès du PCC. © Stéphane Lagarde / RFI

Omni-surveillance sanitaire

Impossible de se déplacer sans le passe sanitaire sur son smartphone en Chine, rappelle ce chauffeur de taxi en pointant la caméra à côté de son rétroviseur. « Il surveille de manière aléatoire 30 % des taxis. C’est le big data, c’est comme ça… En ce moment, les contrôles sont plus serrés avec le XXe congrès. Si vous ne faites pas un test Covid tous les 3 jours, mieux vaut rester chez vous ! Si vous ne scannez pas votre code santé sur votre téléphone, ils nous voient et ils appellent ! »

L’omni-surveillance sanitaire et le traçage de l’ère Covid, les mesures de préventions épidémiques pendant le congrès ont entraîné la fermeture de certaines églises et de lieux de divertissements comme les karaokés.

Dans les taxis, les caméras enregistrent ce qui se passent pendant la course. Gare si vous ne scannez pas votre pass sanitaire en montant dans le véhicule.
Dans les taxis, les caméras enregistrent ce qui se passent pendant la course. Gare si vous ne scannez pas votre pass sanitaire en montant dans le véhicule. © Stéphane Lagarde / RFI

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