Des Hongkongais réfugiés à Londres: «Je n'avais pas le choix»
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Le XXe Congrès du Parti communiste chinois s'est tenu le 16 octobre. Hong Kong, ancienne colonie britannique, est aujourd’hui le théâtre de répression de la part du régime chinois. De nombreux opposants au régime émigrent au Royaume-Uni.

De notre correspondante à Londres,
Simon Cheng s’est enfui il y a deux ans. En 2019, il travaille pour le consulat britannique à Hong Kong. Un projet de loi qui facilite l’extradition des dissidents vient d’être promulgué. C’en est trop. Des manifestations éclatent. Simon s’y rend, il est arrêté par des policiers en civil.
Ils m’ont privé de sommeil. Quand je m'endormais, ils chantaient l'hymne national chinois. Ils m’ont dit que cela réveillerait mon patriotisme. Je trouve ça choquant d’utiliser notre hymne comme outil de torture. Il est relâché au bout de deux semaines et décide de quitter ses parents et ses sœurs. Le Royaume-Uni lui accorde un statut de réfugié. « C'est une décision difficile. La maison me manque parfois. Mes parents me manquent. Mais je n’avais pas le choix », explique Simon Cheng.
Le BNO visa, un droit de séjour spécifique
Pour des raisons de sécurité. Il ne prend plus de nouvelles d’eux. Il vit désormais à Londres. « Hong Kong est totalement méconnaissable. J’y suis né, j’y ai grandi. Mes parents vivent encore les séquelles de la révolution culturelle. Nous n'aurions jamais imaginé que ce qui se passe en Chine pouvait arriver jusqu’à Hong Kong », poursuit Simon Cheng.
Il gère maintenant une association qui vient en aide aux réfugiés hongkongais. Car pour arriver au Royaume-Uni, il faut obtenir le BNO visa. Un droit de séjour qui leur est spécifique qui coûte 4 000 euros. Ce système existe depuis un an et permet à beaucoup de Hongkongais de quitter le régime autoritaire.
Carmen en fait partie, elle s’installe dans un café en plein cœur de Westminster. Cette ancienne conseillère municipale est arrivée l’année dernière. Membre d’un mouvement pro-démocratie, elle a été accusée de violer la loi sur la sécurité nationale. Elle s’inquiète du sort de ses proches restés là-bas alors que la situation économique et politique ne fait qu’empirer…
« L'avenir de Hong Kong dépend vraiment de l'attitude du Parti communiste chinois. Tout est incertain. Je dirais qu’il reste un an pour quitter librement Hong Kong vers le Royaume-Uni, mais aussi le Canada, Taïwan et l'Australie », pense Carmen.
123 000 Hongkongais au Royaume-Uni
Ces deux détenteurs du BNO visa ont un peu plus de 25 ans, mais pour ceux qui sont nés après 1997, date à laquelle le régime chinois a pris le pouvoir, c’est plus compliqué. Damian Green est député conservateur du Kent. Il vient de faire passer un amendement facilitant l’accès au visa pour les plus jeunes.
De nombreuses personnes impliquées dans les manifestations contre la répression du régime communiste étaient des jeunes qui ne pouvaient pas profiter du visa. « Nous voulons donner le plus d'espoir possible aux habitants de Hong Kong. C'est une tragédie ce qui est arrivé à ce territoire », dit le député.
Selon les derniers chiffres du ministère de l’Intérieur, plus de 123 000 Hongkongais ont déménagé au Royaume-Uni en un peu plus d’un an.
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