En mer Rouge, les coraux résistent au réchauffement climatique grâce à une particularité génétique
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Les coraux ne couvrent que 0,2 % des fonds marins dans le monde. Pourtant, ils abritent au moins un quart de la faune et de la flore des océans. Plus de 500 millions de personnes en dépendent directement pour pêcher, attirer les touristes ou simplement continuer de vivre sur leurs terres, car le récif corallien protège de l’érosion. Problème : ils sont très sensibles au changement climatique. 99 % des coraux seraient incapables de survivre à des canicules marines de plus en plus fréquentes. Il y a toutefois un espoir selon les chercheurs : les coraux du nord de la mer Rouge, qui résistent à la hausse des températures et peuvent survivre dans une eau jusqu'à 5 degrés plus chaude.

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« On s'inquiète vraiment pour les coraux. Parce que ces dernières années, il y en a beaucoup qui ont été abîmés. Près de 30 à 40 % d'entre eux ! Il y a une grande différence entre ce qu'on voit ici par rapport à il y a 10 ou 15 ans. On essaye de sensibiliser et de protéger les coraux, mais sans soutien de la part du gouvernement, on ne peut pas le faire correctement. »
Une résistance génétique au réchauffement maritime
Et ce jour-là, sur son bateau, équipé de son masque et tuba, Youval Arbel se jette à l'eau : « Là, on va plonger. On va voir les coraux, ceux qui survivent et qui souffrent du réchauffement climatique ».
Sous l'eau, des dizaines de poissons multicolores nagent encore près du récif. Un spectacle époustouflant et un grand soulagement pour le directeur adjoint de l'association environnementale israélienne Zalul. « On veut protéger ces coraux parce qu'ils sont résistants au blanchissage thermique, qui cause la mort des coraux partout dans le monde. C'est une particularité génétique de ces coraux ici, au nord de la mer Rouge. »
Cette résistance, héritée d'évènements géologiques et climatiques anciens, représente un grand espoir selon lui. « S'ils survivent, tous les coraux survivent, car il s'agit des mêmes espèces qu'ailleurs. Il s'agit juste de quelques gènes qui leur donnent cette résistance. On pourrait les faire se reproduire avec les autres coraux et ainsi sauver les coraux de toute la planète ! »
Un risque accru de pollution en mer Rouge
Et en plus du risque climatique, ces coraux doivent faire face à un danger plus immédiat : la pollution, explique Nadav Dasberg, également membre de l'ONG.
« Il y a environ 2 ans, Israël a fait la paix avec les Émirats arabes unis. On est devenus amis ! C'est une très bonne nouvelle, car nous sommes pour la paix, mais avec ce rapprochement diplomatique a été conclu un accord pour que les pétroliers ne passent plus par le canal de Suez, mais rejoignent Israël et que le pétrole passe par un vieux pipeline jusqu'en Méditerranée, puis soit transféré en Europe. Cela va augmenter le risque de marée noire dans le golfe d'Aqaba. »
De deux ou trois bateaux par an, il est prévu que 70 pétroliers empruntent ce passage chaque année. Une menace environnementale, mais aussi économique, rappelle-t-il. Le tourisme rapporte chaque année des millions d'euros à la région.
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