Reportage international

New York continue à faire face à un afflux de migrants venus du Texas

Publié le :

Aux États-Unis, les suites de la crise migratoire causée par le gouverneur du Texas. Le républicain Greg Abbott continue d’envoyer des bus remplis de migrants vers la Côte Est. Une manœuvre qui fait polémique et qui a été critiquée jusqu’au sommet de l’État. À New York, le maire a déclaré l’état d’urgence et les associations locales s’organisent du mieux qu’elles peuvent.

Des migrants, principalement du Nicaragua, attendent à une gare routière du centre-ville d'El Paso où beaucoup sont déposés par les autorités de l'immigration, à El Paso, Texas, le 8 décembre 2022. (Image d'illustration)
Des migrants, principalement du Nicaragua, attendent à une gare routière du centre-ville d'El Paso où beaucoup sont déposés par les autorités de l'immigration, à El Paso, Texas, le 8 décembre 2022. (Image d'illustration) REUTERS - PAUL RATJE
Publicité

De notre correspondante à New York,

« Non, 10 et demi, c’est trop grand pour toi. Enlève-les ». À l’église Sainte-Rita, c’est jour de distribution de vêtements pour l’hiver. Depuis quelques semaines, cette église vient en aide aux migrants et demandeurs d’asile récemment arrivés à New York, comme Manuela, une Vénézuélienne de 26 ans accompagnée de sa fille et son mari : « Ici, on nous donne de la nourriture et des vêtements. Et nous sommes logés dans une chambre d’hôtel tous les trois ».

Elle et sa famille sont arrivées, il y a deux semaines, après un long voyage périlleux : « On a mis 28, 30 jours. On a marché, pris des bus. On a quitté notre pays à cause de la crise économique, du manque de travail… tout ! »

► À lire aussi : États-Unis : des gouverneurs républicains déplacent des migrants pour dénoncer la politique de Biden

« Expulsés » par le gouverneur du Texas

Manuela fait partie de plus de 25 000 migrants expédiés en bus, depuis la frontière sud des États-Unis, par le gouverneur républicain du Texas. Ils arrivent souvent épuisés, affamés et perdus, selon Helen Foster de l’église Sainte Rita. « Ils leur disent juste qu’il faut partir. Ils sont mis dans un bus, leurs enfants sont dans un autre, ils s’inquiètent… Ils sont vraiment traités comme du bétail ».

Face à ces arrivées massives, des associations d’entraide et des bénévoles ont mis en place des lieux de premier accueil offrant notamment un soutien psychologique.

« On voit tout de suite qu’ils sont en détresse. Donc ce qu’on essaie de faire, c’est de vérifier s’ils vont bien et on leur offre un soutien émotionnel. Ils se sentent dépassés. Ils sont très reconnaissants d’être là, mais certains n’ont pas choisi de venir à New York. Et il y a beaucoup de choses qui font surface. Beaucoup d’entre eux sont sur la route depuis 35 mois et c’est la première fois qu’ils sont pris en charge, explique Mariposa qui fait partie d'une association de défense de migrants. « Certains ont des traumatismes, ils ont été exposés à des violences sexuelles, physiques, ils ont fait face aux difficultés météorologiques, ça fait beaucoup ! » déplore encore Mariposa. Elle se dit choquée par les décisions du gouverneur texan : « C’est vraiment dégoûtant de voir que des êtres humains sont utilisés comme des pions dans un jeu politique. C’est scandaleux, ça me dépasse. »

Ces associations jugent également insuffisantes les solutions du maire pour loger les migrants. New York qui fait déjà face à une crise de logement se retrouve dépassée par ces arrivées massives. En tout, la prise en charge de ces migrants devrait coûter plus de 600 millions de dollars à la ville cette année.

► À lire aussi : États-Unis : les données personnelles de milliers de migrants publiées en ligne par erreur

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Voir les autres épisodes