Reportage international

Les différentes grèves qui touchent le Royaume-Uni perturbent Noël

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Après deux Noël virtuels à cause de la pandémie, le Royaume-Uni s’apprête à passer un réveillon gâché par les grèves des transports, des postiers et par l’inflation qui a atteint 10,7% le mois dernier.

Le Royaume-Uni est frappé par une vague de contestation sociale d'une ampleur jamais vue depuis des décennies, le gouvernement se montrant pour l'instant inflexible face aux revendications des grévistes.
Le Royaume-Uni est frappé par une vague de contestation sociale d'une ampleur jamais vue depuis des décennies, le gouvernement se montrant pour l'instant inflexible face aux revendications des grévistes. © AP/Kin Cheung
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De notre correspondante à Londres,

Charlotte bien au chaud dans sa doudoune bleu marine ouvre la porte de son café. Il donne sur le marché de Noël, avec ses cahutes en bois ornés de décorations aux tons rouges. La commerçante aurait dû monter dans un train pour rejoindre sa famille, mais les grèves en ont décidé autrement. Exceptionnellement, elle conduira jusqu’à la maison de ses parents…

« Je ne veux pas dépendre des trains, car je ne rentrerai jamais à la maison et je ne voulais pas dépendre non plus de la poste, je suis allée faire mes courses en magasin. Noël n’a pas été le même cette année, on n’a même pas l’impression que c’est Noël », constate Charlotte.

Pourtant, les guirlandes lumineuses égayent cette petite ville médiévale, aux maisons à colombage et aux rues pavées. Elle attire de nombreux touristes en cette période, mais cette année, ils étaient moitié moins que d’habitude, regrette cette trentenaire. « Normalement tout le monde fait ses courses à cette période, même en soirée, cette année personne n’a fait ça, les magasins ne restaient pas ouverts, car ils ne pouvaient pas payer le personnel plus longtemps. »

Une année « stressante »

Anthony se tient de l’autre côté de la place, un sac dans une main. « J’ai le cadeau de ma mère… C’est un savon pour le visage et une bougie », indique-t-il. Cet avocat se dit peu touché par l’inflation. Il y aura des cadeaux sous le sapin pour tout le monde, sauf celui qu’il a commandé par internet. Il avait oublié la grève des facteurs. « Il a été expédié il y a une semaine, mais je n’ai toujours rien », dit Anthony.

À quelques minutes du marché de Noël, une chorale s’est installée dans une rue piétonne. Carry écoute avec son fils William. Ils grignotent des bonbons dans un grand sac en plastique. Cette année a été stressante, raconte sa mère.

« Il a fallu réduire les dépenses à cause du prix du carburant et de l’électricité qui grimpe, réduire le nombre de cadeaux aussi », explique-t-elle. « Nous prenons toujours quelques jours pour Noël, mais cette année, nous ne le ferons pas, c’est triste », 

Faire des économies pour les fêtes de fin d'année

Selon l'Armée du salut, une personne sur cinq pourrait être allée dans une banque alimentaire pour préparer le dîner de Noël… Et des millions ont prévu de faire des économies pour ces fêtes de fin d’année. Presque la moitié de la population a réduit ses dépenses, explique Harry Kind membre de l’association de consommateur Which, qui vient de sortir une étude sur le sujet

Que ce soit en offrant moins de cadeaux, de la nourriture moins chère ou même un quart des personnes qui ont l'intention de rester à la maison plutôt que de sortir voir leurs amis et leur famille. Les factures sont tellement plus élevées que l'année dernière ; l'énergie seule est deux fois plus chère, les gens doivent trouver 1200 euros de plus juste pour payer leur facture d'énergie. Quant aux prix de l’alimentation, ils ont augmenté de 20 %.

Plus 22% même pour la traditionnelle dinde de Noël… Si bien que de nombreux Britanniques avouent faire l’impasse cette année…

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