Malaisie: les «menus Rahmah» à un dollar pour tenter de faire face à l'inflation
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En Malaisie, l’inflation est au cœur des préoccupations. Depuis la pandémie, le taux d’inflation était autour de 2,5 % dans le pays, avant d’atteindre plus de 4 %, après l’invasion russe en Ukraine. Un phénomène qui a des conséquences directes sur le porte-monnaie des Malaisiens, notamment ceux aux faibles revenus qui représentent 40 % de la population du pays, selon le classement du Département des statistiques de Malaisie. Pour tenter d’y faire face, le gouvernement malaisien a donc souhaité mettre en place, en se reposant sur l’aide d’entreprises, des « menus Rahmah » aussi appelés « Compassionate menus » c’est-à-dire, littéralement « menus compatissants » à 5 ringgits malaisiens, soit environ 1 dollar américain.

De notre correspondante à Kuala Lumpur,
Ce sont des statistiques qui ont énormément attiré l’attention ces derniers mois dans le pays. Le taux d’inflation en Malaisie a connu quelques rebondissements notables durant l’année 2022, avec notamment un pic à 4,7 % en août dernier. Il est depuis redescendu : selon les derniers chiffres de janvier 2023, le phénomène est ainsi estimé à 3,7 %, contre 3,8 % en décembre 2022.
Avec la hausse de l’inflation pendant l’année 2022, la société malaisienne, et notamment les faibles revenus, ont été touchés de plein fouet par cette tendance. La Malaisie se divise, en effet, en trois catégories délimitées par des revenus, selon le classement du Département des statistiques de Malaisie. Tout d’abord, il y a les « T20 », c’est-à-dire les « Top 20 % », soit les revenus les plus hauts qui représentent ainsi 20 % de la population malaisienne. Par la suite, vient la catégorie des « M40 » ou « Middle 40 », c’est-à-dire celle des revenus moyens du pays, et qui concerne 40 % de la population. Enfin, les faibles revenus, aussi appelés les « B40 » ou « Bottom 40 » représentent ainsi les 40 % restants de la population malaisienne.
Cette dernière catégorie des « B40 », est elle-même divisée en quatre sous-catégories. De manière générale, les revenus des ménages appartenant à cette classification, s’établissent entre moins de 2 500 ringgits malaisiens (soit moins de 560 dollars) et 4 349 ringgits malaisiens (soit 970 dollars).
Réduire le coût de la vie des ménages à faibles revenus
Les B40 sont donc les premiers touchés par la hausse de l’inflation. Face à ce constat, le gouvernement malaisien, avec à sa tête le Premier ministre Anwar, fraîchement élu en novembre dernier, a donc souhaité communiquer sur le sujet, en lançant l’initiative des « menus Rahmah », des menus à 5 ringgits malaisiens, soit l’équivalent d’un dollar environ. Cette opération repose avant tout sur le volontariat, et pour l’heure, les restaurants et entreprises qui se sont portés volontaires pour proposer des menus à moindre prix, ne bénéficient pas de subventions de la part de l’État.
Récemment encore, le ministre du Commerce intérieur et du coût de la vie, Salahuddin Ayub, a déclaré que le gouvernement ne fournirait pas de subventions pour maintenir le programme. Les coûts du programme sont supportés par les participants. Du côté des restaurants justement, certains responsables, comme chez Mydin, expliquent pour l’instant maintenir leurs menus à 5RM pour trois mois. Le prix pourrait ensuite fluctuer en fonction du coût des intrants.
Pour l’instant, le pays compte 15 000 restaurants fournissant des « menus rahmah ». Tous ont le même objectif : réduire le coût de la vie des ménages à faible revenu. Tous les Malaisiens peuvent cependant profiter de cette opération, quels que soient leurs revenus. Globalement, cette initiative est saluée par la majorité des clients.
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