Présidentielle en Turquie: avec les partisans de Recep Tayyip Erdogan
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À la veille du second tour de l'élection présidentielle en Turquie, le chef de l'État sortant Recep Tayyip Erdogan semble bien parti pour l’emporter face au candidat de l’opposition. Au pouvoir depuis 2003, il peut s’appuyer sur un socle d’électeurs loyaux et sur une popularité qui ne se dément pas malgré l’usure du pouvoir et la crise économique très dure qui touche le pays.

De notre envoyé spécial à Istanbul,
« Nous aimons l’AKP, et nous aimons Erdogan ! D’abord, nous croyons en Dieu, puis en son prophète, et enfin nous croyons en Erdogan ! » Ahmet est un fidèle. Cela fait 20 ans qu’il vote pour Recep Tayyip Erdogan, nous dit-il. Sous son voile noir, Naciye approuve : cette mère de famille votera Erdogan ce dimanche parce qu’il défend les valeurs traditionnelles, mais aussi et surtout parce que, selon elle, il est le seul dirigeant turc à avoir autant fait de choses pour la Turquie. « Il a tout fait : des routes, des ponts, des tunnels et des hôpitaux, il a donné des opportunités aux jeunes, de l’argent à ceux qui se marient… Il a fait tout ce dont nous avions besoin. »
Devant la tente dressée par les militants de l’AKP, tout le monde admire une voiture électrique flambant neuve. Un argument de campagne pour le parti au pouvoir, puisque c’est la première voiture intégralement fabriquée par un constructeur turc et donc un motif de fierté nationale à ajouter au bilan du président sortant. « Regardez, c'est la Togg ! Elle est magnifique ! Elle est beaucoup trop chère pour moi, mais ce n'est pas grave. L’important, c'est qu’elle soit produite ici ! C’est notre voiture et j’en suis fier ! », vante un électeur.
La fierté nationale est l’une des clés du vote pour Erdogan qui ne cesse de mettre en avant les prouesses – réelles ou fantasmées – de l’industrie nationale. Autre élément d’explication, les aides sociales versées généreusement à l’approche du scrutin. « Si tu vas voir les services sociaux avec ta carte d’identité, on te donnera tout ce dont tu as besoin : de l’argent, de la nourriture et ça, c'est grâce à Erdogan. Le gouvernement est là pour nous aider », assure cet ancien peintre en bâtiment.
Un gage de stabilité
Pour lui, l’inflation galopante sera compensée par les aides versées par l’État. De toute façon, à ses yeux, le président turc n’est pas responsable de la crise traversée par le pays. « La crise économique, elle est partout, pas seulement en Turquie ! Et puis il y a eu le Covid, il y a eu le tremblement de terre… Et pourtant, les gens continuent à être payés ! Et Erdogan n’a pas eu besoin d’aller mendier auprès du FMI », dit-il.
Face à la crise et face au séisme, Erdogan est perçu par ses partisans comme un gage de stabilité. Une force rassurante et un rempart contre le terrorisme, incarné aux yeux de cette électrice par le mouvement kurde du PKK : « L’opposition, elle, veut faire alliance avec le PKK. Et je ne crois pas Kiliçdaroglu quand il dit qu’il n’est pas leur ami, c’est un menteur ! Si l’opposition devait gagner, ce serait le chaos. »
Erdogan ou le chaos, c’est l’une des clés du succès pour le président sortant, donné battu avant le premier tour, et qui aborde le second en étant quasi assuré de sa victoire.
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