Les Russes de Finlande ne sont plus les bienvenus
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La Finlande impose de nouvelles restrictions de visas aux Russes. Depuis le 10 juillet, les conditions d’accès au territoire ont encore été durcies. Cela concerne les voyages d’affaires ou encore les étudiants. Voilà qui vient marquer une nouvelle rupture d’Helsinki avec son grand voisin russe. Les Russes ne sont plus les bienvenus, les liens étaient pourtant forts. Illustration à Lappeenranta, une ville à une trentaine de kilomètres de la frontière.

De notre envoyé spécial à Lappeenranta,
À Lappeenranta, le café Mayorska mêle les influences russes et finlandaises. C'est là, sur les hauteurs de la vieille ville, que Tanja Karpinen donne rendez-vous.
Elle préside l’association locale finno-russe. Tout a changé depuis le 24 février 2022. « Quand la guerre a commencé en Ukraine, j’ai senti beaucoup de colère et de haine. Je recevais des insultes sur les réseaux sociaux, on m’accusait de représenter le gouvernement russe. Tous nos projets de coopération ont été interrompus avec la Russie. Le gouvernement finlandais a réduit nos financements, on a perdu la moitié de nos effectifs. Et, aujourd'hui, on survit. En une seule nuit, en envahissant l’Ukraine, Poutine a jeté des décennies de travail à la poubelle. »
Car en Finlande, les Russes ne sont plus les bienvenus, en témoignent ces visas qui ne sont plus délivrés qu’au compte-gouttes. À Lappeenranta, ils seraient encore un peu plus de 3 000 Russes, pour la plupart des binationaux comme Elena.
« Je suis née en Russie, ça je ne peux rien y faire, mais je n’accepte pas l’invasion de l’Ukraine. Cela fait deux ans que je ne suis plus allée en Russie. Et même si je le voulais, je ne suis même pas sûre de pouvoir revenir en Finlande, car j’ai pris position contre la guerre et il existe aujourd’hui en Russie des lois sur ce qu’on écrit sur les réseaux sociaux. »
Loin de la Russie, Elena a donc choisi d’enseigner. Plusieurs fois par semaine, elle donne des cours de finnois à des réfugiés ukrainiens et aimerait aussi apprendre le russe aux Finlandais. « Il y a ici des craintes vis-à-vis de la langue russe et de la culture russe et j’aimerais pouvoir atténuer, parce que je pense qu’en ce moment, il est plus important d'écouter et de connaître la langue russe pour comprendre ce qu’il se passe là-bas. »
Malgré les restrictions de voyage, l’année dernière, un nombre record de Russes, plus de 6 000 personnes, se sont installés en Finlande. L’office de l’immigration du pays évoque, parmi ces arrivées, des raisons de travail ainsi qu’un grand nombre de demandeurs d’asile.
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