L’Écosse: une destination plébiscitée par les étudiants américains face à la politique de Trump
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Elles font partie des cibles préférées de Donald Trump depuis son retour à la Maison Blanche : les universités. Entre retrait des financements de certains diplômes, la diabolisation de certains établissements réputés et l’arrestation d’étudiants issus de l’immigration au sein même des campus. Faire ses études aux États-Unis ne fait plus rêver, et cela fait le bonheur des universités écossaises. Si l’Écosse a toujours été une destination populaire pour les étudiants américains, dans certaines institutions, ils représentent un étudiant sur cinq. Reportage à l’université d’Édimbourg pour rencontrer ces expatriés.

Entre les bâtiments de verre et de briques des départements de l’université d’Édimbourg, des étudiants de toutes origines, mais quelques accents américains se dégagent du brouhaha. Gabby est arrivée cette année : « Je suis en master de politiques publiques comparées. Mon mari a été reçu à l’université en premier, je voulais reprendre un master et c’était le plus simple pour avoir un visa et le rejoindre. Mais maintenant que je suis là, on le vit un peu comme une manière de fuir ce qui se passe chez nous : le définancement de la recherche universitaire, les arrestations d’étudiants ayant manifesté, nous sommes inquiets. »
Près d’un étudiant sur dix ici vient des États-Unis. Une tendance loin d’être nouvelle : élu au comité des étudiants et originaire du New Jersey, John Rappa a franchi l’Atlantique en 2019 : « J’aurais pu trouver une université abordable aux États-Unis, mais une institution aussi réputée qu’Édimbourg aurait été hors de mes moyens. Frais de visa et frais de scolarité inclus, dans une monnaie plus forte que le dollar, étudier ici coûte la même chose qu’une université publique dans mon État, alors pourquoi se priver ? »
« La qualité de vie est bien meilleure ici »
En plus du coût, jusqu’à trois fois moins, à prestige équivalent, il y a l’incertitude liée au climat politique : « La qualité de vie est bien meilleure ici, à commencer par la Sécurité sociale pour tous. Si j’ai des enfants, je veux qu’ils puissent avoir une éducation accessible, et ce n’est pas la direction que prennent les États-Unis. Mes amis qui sont restés voient les budgets de leurs cursus coupés. Mon frère est doctorant en pharmacologie, mais l’administration Trump a arrêté de subventionner sa recherche, donc il ne peut pas être diplômé. L’avenir s’annonce mal. »
Les cursus les plus plébiscités ici relèvent des sciences sociales. Les chiffres ne sont pas encore disponibles, mais les universités s’attendent à une nouvelle hausse pour cette année, la première depuis la réélection de Trump. À Édimbourg, les étudiants ont même ressuscité l’association nord-américaine, Freddie Pusch, (Écossais pure souche) est le trésorier : « La société d’amitié nord-américaine n’avait plus existé depuis la pandémie, on l’a ressuscitée. Ces étudiants sont particulièrement bruyants, dit-il en plaisantant. Non, ils amènent un enthousiasme que nous, les locaux, n’avons pas : ils nous rappellent que nous vivons dans une super ville. »
Depuis le Brexit, les universités britanniques misent beaucoup sur l’accueil des étudiants extra-européens Américains ou Asiatiques, qui paient les frais de scolarité les plus élevés.
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