Indonésie: sur l'île de Gili Air, des apprenties nageuses défient les préjugés
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Dans les îles Gili, en Indonésie, savoir nager n’est pas acquis par tout le monde. Sur Gili Air, des Indonésiennes en formation de plongée donnent ainsi à leurs paires des leçons de natation. Leur objectif : permettre à 100 filles et femmes des îles Gili de savoir nager. Patience et bonne humeur au rendez-vous.
Pour trouver leur bassin de natation, il faut s’avancer dans la cour d’un centre de plongée. À l’abri des regards, des éclats de rire se font entendre. Dans l’eau de la piscine, Bella, une Indonésienne originaire de Bali, explique à l'une de ses élèves comment se mouvoir dans l’eau. « D’abord, on essaie juste de les mettre le plus à l’aise possible dans l’eau. Donc, on essaie en premier de les faire flotter, pour qu’elles soient le plus détendues possible. C’est très important qu’elles soient effectivement détendues dans l’eau, parce que ça te fait flotter. Quand elles savent le faire, après quelques leçons, on essaie ensemble de nager près du mur, et avec des frites en mousse ».
Comme Bella, les formatrices présentes dans le bassin suivent tout un programme de préservation des coraux appelé « Coral Catch » de l’ONG Gili Matra Bersama. Les participantes profitent ainsi de leurs compétences en natation pour aider des locales. Huit élèves avides d’apprendre à nager, parfois à presque 30 ans. Des situations qui ne sont pas isolées dans la région, explique Bella : « La plupart des hommes savent nager, mais beaucoup de femmes ne savent pas nager. Il n’y a pas beaucoup d’opportunité parce que la natation peut être chère. Mais il n’y a pas seulement ça, on dit à ces femmes qu’elles ne devraient pas nager... parce qu'ici, dans la culture, c’est mal vu qu’une femme s’expose au soleil, parce que sa peau devient plus foncée. Donc, on ne veut pas qu’elles sortent dehors, au soleil. Quand elles veulent apprendre à nager, c’est difficile de trouver un lieu accessible, et qui ne soit pas trop occupé aussi. »
« Je me sens en sécurité »
Un peu plus loin, près de la piscine, l’une des élèves du jour fait le bilan des leçons de natation depuis le début de son apprentissage : « Oui, c'est vraiment sympa d'apprendre à nager… C’est facile et aussi difficile en même temps. Au début, c'était très physique, mais maintenant ça devient de plus en plus facile, c’est mieux ! C’est marrant, les professeurs sont drôles et très gentilles, je me sens en sécurité. Je suis vraiment heureuse que ce cours soit ouvert ici, parce que je peux apprendre avec elles, mais aussi avec d’autres femmes originaires de cette île. Au début, je ne pouvais pas rester dans l’eau, mais maintenant, on est beaucoup plus relaxées, et on peut même flotter… »
À ses côtés, sa formatrice, Wika, heureuse de pouvoir transmettre : « Le plus grand défi qu’on a en faisant ce cours de natation, c’est de les aider et de les réconforter, au sens de savoir que c’est OK d’être ici… dans l’eau… Parfois, c'est dur, mais je suis très contente de voir que des personnes viennent, et veulent apprendre avec nous ! » D’ici quelques mois, les progrès de leurs élèves seront encore plus importants. Objectif final : savoir nager, toujours avec le sourire.
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