Reportage international

Le Kurdistan visé par des bombardements turcs

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Le Kurdistan d’Irak et de Syrie sont continuellement visés par des bombardements turcs. Cet automne, ces bombardements ont fait plus de près de 200 morts. Les victimes des frappes ne sont pourtant pas toutes des membres du PKK, le parti séparatiste kurde, considéré comme terroriste par l’État turc. Des civils sont également touchés.

Impacts de l'explosion sur les murs avoisinant la frappe turque à Ranya, petite ville des montages kurdes.
Impacts de l'explosion sur les murs avoisinant la frappe turque à Ranya, petite ville des montages kurdes. © Théo Renaudon/RFI
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Avec notre correspondant à Ranya,

Ici, on est à Ranya, petite ville des montagnes kurdes. Un bombardement turc en pleine rue a fait deux morts présumés membres du PKK, il y a une semaine. Trois autres Kurdes civils ont été blessés.

« Toutes les vitres de mon magasin ont été complètement brisées par le souffle de l’explosion. » Les éclats de l’explosion ont fait des trous dans le mur de ce commerçant. « L'appartement au-dessus de mon magasin a aussi perdu toutes ses vitres. Cette maison là-bas a aussi été en partie détruite. »

On observe un cratère au bord de la route et puis, aux abords, les murs criblés de trous, qui ont subi les impacts de l’explosion. « Ce mur troué là, c'est celui d’une usine de lavage de tapis. Au moment de l’attaque, à l’intérieur, il y avait deux travailleurs. Tous les deux sont blessés », explique le commerçant.

Une alliance entre le gouvernement régional du Kurdistan et la Turquie

On toque à l’intérieur de l’usine. Un homme nous ouvre, c'est le collègue des deux ouvriers blessés. « L'un des travailleurs à reçu un éclat d’obus sur sa poitrine. Il a dû se faire opérer. Aujourd’hui, il va mieux, grâce à Dieu. L’autre, c’est son genou qui a été affecté. Il attend d’être soigné, explique l'homme. Ils ne sont pas membres du PKK, ce sont des gens qui n’ont rien à voir avec ça. Ce sont des laveurs de tapis et des collecteurs de cartons à recycler. »

On a essayé plusieurs fois de recueillir leur témoignage, mais aucun n’accepte de nous parler, le gouvernement kurde fait tout pour étouffer ces histoires.

« Oui, le gouvernement régional du Kurdistan est un allié de la Turquie. Il a des accords sécuritaires, militaires, économiques, politiques et diplomatiques avec la Turquie. Pour moi, la solution est une vraie négociation entre Bagdad, Erbil et Ankara par rapport à la présence militaire du PKK sur le territoire irakien », explique Adel Bakawan, le directeur du centre français de recherche sur l’Irak. 

Au total, le gouvernement kurde irakien a laissé la Turquie installer 39 bases militaires sur son territoire.

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