Brésil: en Amazonie, la sécheresse historique du fleuve rio Negro révèle des gravures de plusieurs millénaires
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En Amazonie brésilienne, la sécheresse historique du fleuve rio Negro a permis la découverte de gravures rupestres jusqu’ici ignorées. Le site de Ponta das Lajes se trouve dans une région archéologiquement riche, où les experts ont daté les fouilles de 1 000 à 2 000 ans d’ancienneté.

Avec notre envoyée spéciale de retour de Manaus,
« Ici, on commence à voir des ateliers de taille de pierre. »
L’archéologue Iberê Martins montre du doigt des creux dans la roche. Ils étaient utilisés par les populations pré-colombiennes pour réaliser des outils en pierre taillée : « Cette forme ronde est due au long processus de poliment des pierres, pour faire par exemple des marteaux ».
Un peu plus loin, on peut voir des gravures qui représentent des visages humains qui ont parfois un air joyeux ou triste... Certains sont en relief dans la pierre. Mais le site a déjà été vandalisé : « Ici, ils ont surligné le pétroglyphe en creusant à nouveau la pierre. Sauf qu’ils ont aussi ajouté une paire d’oreilles et de cornes… »
Un afflux de touristes qui menace le site
Dès l’apparition de ces gravures, les habitants de Manaus ont commencé à affluer. En une demi-heure sur le site, quatre barques d’agences touristiques ont débarqué des personnes sur les rochers : « Malheureusement, il y a un flux de curieux qui viennent visiter les lieux. Je dis malheureusement, car nous n’avons pas la structure pour ça ».
Le site archéologique se trouve à la rencontre des eaux des fleuves rio Negro et Solimões, un endroit sacré pour les indigènes. Ivan est du peuple Tukano : « Pour nous, c’est un endroit très important qui fait partie de nos origines. Il y a des entités, des êtres qui prennent soin de ce lieu. Ces invasions sont très dangereuses et elles auront des conséquences ».
Cette découverte permet d’émettre plusieurs hypothèses, selon l’archéologue Jaime Oliveira de l’Institut du patrimoine historique et artistique national : « La première, c’est qu’il y a un ou deux milliers d’années, ces peuples vivaient aussi des périodes de sécheresse, tout comme nous. On ne peut pas non plus écarter la possibilité que le cours du fleuve rio Negro était plus étroit qu’aujourd’hui ».
Selon l’archéologue, la communauté scientifique de la région doit se tenir prête, car de nouvelles gravures seront susceptibles d’apparaître dans les prochaines années avec l’accélération de phénomènes climatiques extrêmes.
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