Reportage international

Ukraine: à Kharkiv, des habitants sont formés aux premiers secours

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Samedi 25 mai, une frappe russe a touché un centre commercial de Kharkiv, provoquant, selon les autorités régionales, 19 morts et des dizaines de blessés. Dans ces circonstances, les habitants de la deuxième ville du pays se préparent à toute éventualité. 

En mai 2024, une formation aux premiers secours est délivrée à Kharkiv aux habitants de la ville pour faire face aux bombardements.
En mai 2024, une formation aux premiers secours est délivrée à Kharkiv aux habitants de la ville pour faire face aux bombardements. © Nathanaël Vittrant / RFI
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De nos envoyés spéciaux à Kharkiv,

Les formations aux premiers secours pour les habitants de Kharkiv sont données dans un bâtiment chargé d'histoire : pendant l’ère soviétique, il a accueilli le Parlement ukrainien avant que la capitale ne soit transférée à Kiev. Puis, la radio et la télévision d’État s'y sont installés. Aujourd’hui, le bâtiment sert de centre pour les médias.

L’instructeur du jour s’appelle Oleksi, nom de guerre « Orange ». Il appartient au bataillon médical des hospitaliers, des civils volontaires qui portent secours aux soldats sur le front. « Nous donnons des cours aux civils sans expérience médicale parce que nous sommes en guerre. Tout le monde doit être capable de fournir une assistance pré-médicale à soi-même et aux autres », martèle le formateur.

 

Oleksi, nom de guerre Orange, apprend aux habitants de Kharkiv à prodiguer les premiers soins. Quelques heures plus tard, un tir de missile russe dans un centre commercial faisait 19 morts et plus de 40 blessés.
Oleksi, nom de guerre Orange, apprend aux habitants de Kharkiv à prodiguer les premiers soins. Quelques heures plus tard, un tir de missile russe dans un centre commercial faisait 19 morts et plus de 40 blessés. © Nathanaël Vittrant / RFI

 

Oleksi poursuit : « Nous enseignons la même chose qu’aux soldats, les priorités sont les mêmes. La principale différence, c'est qu’en ville, on peut s’attendre à recevoir une assistance dans les dix minutes, alors que sur le front, l’évacuation d’un soldat blessé peut prendre beaucoup plus longtemps. »

« Les Russes adorent frapper deux fois au même endroit. »

Dans la salle, Katerina, architecte, travaille à la rénovation des bâtiments endommagés par les frappes russes : « Nous connaissons notre ennemi et nous savons qu’il adore frapper deux fois au même endroit, alors j’ai toujours peur que lors d’une inspection, un de mes collègues soit blessé et de ne pas savoir quoi faire. »

Oxana, 53 ans, s’occupe des questions administratives dans une ONG. Sur son poignet, il y a un tatouage marqué « Kharkiv dans le sang ». Il ne faut pas lui parler longtemps pour que les larmes reviennent : « Pas plus tard que la semaine dernière, un tramway a été touché par un missile… le chauffeur a eu les deux jambes arrachées. » Elle pleure. « Il ne doit la vie qu’à l’intervention d’un policier qui a pratiqué les premiers secours. »

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