Canicule au Pakistan: la population suffoque sous une vague de chaleur record
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Le Pakistan est confronté à une vague de chaleur avec des températures qui dépassent les 52°C dans la province du Sindh, dans le sud. Une température proche du record national établi à 54°C. Dans le Pendjab, la province la plus peuplée, les autorités ont décidé de fermer les écoles. La population est appelée à rester chez elle et à éviter les déplacements inutiles. Le Pakistan est le cinquième pays le plus vulnérable au changement climatique.

De notre correspondante à Lahore, avec la collaboration de Shahzaib Wahlah,
À bord de leur tracteur, les fermiers labourent leurs champs de maïs à Chappa, une localité du Pendjab. Il est 11 h, le soleil est presque à son zénith, le thermomètre affiche 47°C. Malgré la chaleur étouffante, Mohammad Imran, un linge mouillé sur la tête, retourne la terre asséchée avec sa pelle : « Vous voyez ici que les graines ont germé, mais ici rien n’a poussé, c’est à cause de la chaleur. 40 % de cette parcelle est devenue stérile. »
Le fermier âgé d’une trentaine d’années est éreinté : « Nous transpirons beaucoup, nous avons des courbatures partout et nous sommes épuisés. Avant de dormir, je prends du paracétamol, mais le lendemain matin, nous ressentons encore la fatigue. Il fait si chaud. Nous devons prendre un relaxant musculaire avant de commencer le travail. Et on doit travailler plus, car nous devons arroser davantage nos cultures en raison des fortes chaleurs. »
Les températures dépassent de six à huit degrés les normales saisonnières dans le Pendjab. Dans la vieille ville de Lahore, la capitale provinciale, la population qui vit dans la promiscuité suffoque. La situation est d’autant plus difficile pour un cinquième de la population qui vit sous le seuil de pauvreté.
Waheed est métallier. « Nous n’avons pas d’eau courante, explique-t-il. Elle ne vient que quelques heures par jour et nous la conservons dans des seaux et des bidons. » Il vit dans une pièce unique avec sa femme et leurs trois enfants : « C’est très dur, surtout la nuit. Souvent, je me réveille au milieu de la nuit, transpirant et suffocant. Je dois sortir dehors pour prendre l’air. Je n’ai pas d’argent pour acheter un climatiseur ni même pour payer l’électricité. »
« Survivre dans cette chaleur est si dur »
Son épouse Fouzia épluche des légumes sur le lit double qui occupe presque toute la pièce : « C’est très difficile de dormir. Nous sommes cinq à dormir dans cette pièce. La nuit, il fait tellement chaud qu’on suffoque ici, mais que pouvons-nous faire ? On ne peut pas aller dehors. La moindre activité est si dure. Cuisiner est si difficile. Survivre dans cette chaleur est si dur. »
Dans les hôpitaux, les médecins sont alarmés. Ils reçoivent chaque jour des centaines de patients aux symptômes identiques, tels que la déshydratation, les nausées, les étourdissements, l’extrême fatigue. À l’hôpital général, de Lahore, le docteur Syed Jaffar Hussian est catastrophé face aux canicules récurrentes : « Comme notre pays est pauvre, la plupart des gens n’ont pas les moyens de s’offrir des installations adéquates comme la climatisation. Et cette situation ajoute un fardeau au secteur de la santé. Avec les coups de chaleur, les hôpitaux déjà surchargés sont encore plus sollicités. »
Le thermomètre n’a pas fini de grimper au Pakistan. C’est le cinquième pays le plus vulnérable au changement climatique. Il devrait être confronté à d’autres vagues de chaleurs extrêmes dans les prochaines semaines comme dans le reste de l’Asie.
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