Ukraine: à quelques kilomètres de la ligne de front, trouver de l'eau potable devient un défi
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En Ukraine, alors que les troupes russes continuent de bombarder les régions de la ligne de front, des milliers de civils résidant dans les zones affectées, notamment dans la région de Donetsk, se retrouvent sans accès à l’électricité ou à l'eau potable. Pour leur rendre l’accès à la première nécessité que constitue l’eau, des ONG actives dans la région, dont Caritas, mettent en place des citernes et des stations de traitement d'eau pour remplacer celles détruites par les bombardements.

De notre correspondant à Novohrodivka,
Nous sommes à Novohrodivka, à 15km de Pokrovsk, dans la région de Donetsk, à l'est de l'Ukraine, désormais à seulement 7km de la ligne de front. Il n’y a presque personne dans les rues de cette ville qui comptait 14 000 habitants avant l’invasion de 2022. Plus de la moitié a fui devant l’avancée des troupes russes.
Oleh Zhuzhman, le maire de la ville, explique les difficultés vécues au quotidien par ses administrés : « Nous avons une population encore importante mais constituée de retraités et d'enfants moins mobiles. Nous avons des projets pour l'approvisionnement de nos zones peuplées, nous sommes aussi aidés par des colis d'hygiène, des colis alimentaires, cette organisation travaille dans tous les sens. Nous avons également creusé des puits avec l'aide de cette organisation. »
Quelques personnes s’affairent autour d’un puit de fortune près d’un bâtiment public. « Je viens tous les deux ou trois jours, un peu plus souvent quand les petits-enfants sont là. On n’a toujours pas d’électricité à la maison, ça vient d’être coupé, ça va durer deux ou trois heures. C’est tous les jours différents », témoigne Olga, une soixantaine d’années, qui remplie plusieurs bidons d’eau avec ses petits-enfants à l’un des points de collecte.
Ici, les conditions de vie des Ukrainiens sont chaque jour plus intenables. C’est pour faciliter cet accès vital à l’eau potable que l’ONG Caritas, soutenue par des partenaires étrangers, est venue installer une station de traitement de l’eau ainsi que des citernes – car près de la ligne de front, toutes les infrastructures civiles sont vulnérables, à portées de tirs et souvent détruites par les bombardements russes.
Deux points d'eau pour 6 500 habitants
Nous nous retrouvons dans les locaux de la station de filtrage. « L'eau provient ici d'un puits, détaille Anastasia, coordinatrice de Caritas et originaire de Marioupol. Une partie de l'eau est envoyée dans des réservoirs de stockage comme eau non potable destinée aux besoins de la population. Le reste de l'eau passe par la station de filtration et est utilisée comme eau potable. Les gens peuvent la boire. »
Il y a deux points de collecte d’eau dans Novohrodivka, permettant d’approvisionner l’ensemble des quelques 6 500 habitants, mais ils doivent éviter de faire la queue, car cela les expose aux bombardements.
À 15km de là, à Pokrovsk, Caritas distribue des kits d’hygiène à la population vulnérable. L’ampleur de l’aide humanitaire apportée aux habitants, de la région de Donetsk, qu’il s’agisse d’eau ou de kits d’hygiène rappelle qu’en Ukraine, sur la ligne de front et dans les environs, ce sont des milliers de civils, souvent dans l’impossibilité de fuir, qui paient les conséquences de l’agression russe contre leur pays.
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