Reportage international

Dans la bande de Gaza, des concerts pour aider les enfants «à surmonter leur traumatisme»

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Il n’y a pas que les déflagrations des bombes qui résonnent à Gaza. Un jeune musicien gazaoui fait vibrer les cordes de son Oud, au milieu des ruines et des tentes des déplacés. Il organise des concerts presque tous les jours. Son souhait : rendre un peu d’humanité à une population sinistrée, victime d’une guerre dévastatrice qui dure depuis 9 mois. 

Ahmed Abu Hassanine a 22 ans avec son Oud, il chante uniquement des chansons palestiniennes pour dit-il que les enfants comprennent l’importance de la cause palestinienne, mais aussi pour qu'ils se sentent mieux et retrouvent leur sourire.
Ahmed Abu Hassanine a 22 ans avec son Oud, il chante uniquement des chansons palestiniennes pour dit-il que les enfants comprennent l’importance de la cause palestinienne, mais aussi pour qu'ils se sentent mieux et retrouvent leur sourire. © Rami Al Meghari/RFI
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Avec nos correspondants à Jérusalem et Gaza, Sami Boukhelifa et Rami Al Meghari

Ahmed Abu Hassanine a 22 ans. C’est ici, en bord de mer sur le littoral gazaoui, qu’il joue le plus souvent au coucher du soleil. Son public : principalement des enfants à qui il tente de faire oublier les affres de la guerre : « J’essaye principalement de divertir les plus petits, les aider à se détendre et leur remonter le moral. La musique joue un rôle essentiel dans nos vies. Alors, je la diffuse à travers les centres d’accueil et les camps de déplacés à Nuseirat, Deir al-Balah, Khan Younès et Garara ».

« Il faut être résilient »

Dans son répertoire, des chants nationaux. « Je chante uniquement des chansons palestiniennes. D’abord, parce qu’on est en guerre. Et ensuite, parce que je souhaite que les enfants comprennent l’importance de la cause palestinienne. Mes chansons sont toutes issues du patrimoine palestinien ».

Au début de la guerre en octobre dernier, face à la violence, la tragédie et la destruction, Ahmed range son Oud. Il n’a plus le cœur à chanter. Mais très vite, l’envie de jouer en public revient. « Il faut être résilient », explique-t-il. Dès le mois de novembre, il sillonne de nouveau les rues de Gaza. « Je le fais bénévolement et c’est la moindre des choses. Les enfants ont besoin de peu de choses pour être heureux. Donc à travers ces chansons palestiniennes et grâce à la musique, on les aide à surmonter le traumatisme. Les enfants ont uniquement besoin d’un peu d’attention pour retrouver le sourire. Ils chantent avec moi, on discute, on joue et ils se sentent mieux. »

À la fin du concert, Hadja Hikmat en profite pour réciter quelques vers. Cette grand-mère est une fan d’Ahmed. C’est elle qui l’a fait découvrir à ses petits-enfants. « Ici, les enfants meurent d’ennui. Il n’y a plus d’écoles. Ils n’ont plus leurs jouets. On a fui sans rien emporter. Les enfants passent leurs journées à se chamailler. Ils n’ont rien d’autre à faire. Donc je suis contente qu’Ahmed vienne leur changer les idées. » Avant la guerre, Ahmed était également professeur de chant. L’enclave assiégée avait même son conservatoire de musique.

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