Reportage international

Colombie: vers une reprise du réseau ferroviaire pour relancer l'économie

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En Colombie, les trains pourraient reprendre du service ! C’est ce que souhaite le gouvernement du président Gustavo Petro. La Colombie dispose de plus de 3 000 kilomètres de réseau ferroviaire construit entre la fin du XIXe et le milieu du XXe siècle. L’objectif est bien sûr de relancer l’économie du pays, mais aussi d’assurer le transport de passagers pour repeupler les zones abandonnées.

Un train en gare de Medellin, en Colombie, le 21 mars 2020. (Image d'illustration)
Un train en gare de Medellin, en Colombie, le 21 mars 2020. (Image d'illustration) © Joaquin Sarmiento / AFP
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Avec notre correspondante à Medellin,

En avril, un train qui transportait 160 tonnes de café à traverser le pays depuis la ville de Caldas dans la région d’Antioquia jusqu’à Santa Marta, une ville de la côte caribéenne dans le nord de la Colombie. Le tout a été exporté vers les États-Unis.

À Medellin, même si les trains ne circulent plus, l’ancienne gare de la ville a été conservée. Un café et des bureaux y ont été installés ainsi qu’une ancienne locomotive des années 1920. C’est devenu un site touristique.

« L’époque des trains en Colombie remonte aux décennies de 1874 à 1929. À cette époque, on avait des locomotives comme celles qu’on utilisait en Europe. Donc, elles étaient toutes à vapeur. Mais maintenant, elles sont inactives et la majorité des trains sont électriques », explique Cesar Augusto Hernandez Ortiz, ingénieur civil et directeur technique de l’organisme public La Promotora Ferrocarril de Antioquia. 

Relancer l'économie de la Colombie

Dans la région d’Antioquia, lorsque les trains fonctionnaient, les voyages vers la ville de Puerto Berrio, ladite route du soleil, étaient très prisés. Le gouvernement veut réactiver l’activité économique dans cette zone. 

« Dans la région d’Antioquia, on a déjà un projet prêt à être exécuté, celui qui s’appelle "Le train de la rivière". L’idée est de traverser la vallée d’Aburra en train du nord au sud, précise Cesar Augusto Hernandez Ortiz. On travaille avec le ministère des Transports pour faire les derniers ajustements du projet et ainsi demander un financement public pour la construction de ce système de transport en commun en train. »

Selon l’ingénieur, la réactivation du service ferroviaire permettrait également de repeupler les zones abandonnées ou oubliées autour de Medellin.

« Le problème, c'est que 70% des 7 millions d’habitants de la région sont concentrés ici, à Medellin, et dans la vallée. Alors que la grande majorité de la région, plus de 90% du territoire, est pratiquement dépeuplée. Donc, ce qu’on veut finalement, grâce aux trains, c’est développer un nouveau réseau de connexion entre et vers d’autres sous-régions comme celles d’Uraba, du Bajo Cauca, et du Magdalena Medio », ajoute-t-il. 

Entre l’an dernier et cette année, 430 tonnes de cafés ont déjà été acheminées en train vers les principaux ports du pays. Reste à voir quand seront disponibles les trains pour les voyageurs. D’après les experts, cela peut exiger plusieurs décennies.

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